Très belle réaction du concertiste ! Amusant.
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Heinrich Isaac - Ich Muss Dich Lassen, Chansons De La Renaissance Franco-Flamande: Ensembles Capilla Flamenca et Oltremontano - Direction Dirk Snellings
Pour les amateurs de musique ancienne habitués à l’écoute de corpus cohérents, d’œuvres complètes, ce disque peut paraître un peu déroutant, notamment du fait de la variété des formes qui fait que le compositeur reste assez difficilement saisissable. On va vite au delà de ce problème de forme pour vite être envouté par certaines des pièces et, surtout, être emmené très efficacement par la très belle interprétation, fine, équilibrée, intelligente des ensembles Capilla Flamenca et Oltremontano, ensembles à suivre avec intérêt.
L'Air italien au temps de Louis XIII: Il Festino
La justesse d'interprétation de l'ensemble Il Festino ainsi que l'élégance, la beauté rayonnante de la voix de la soprano Dagmar Saskova nous font entrer dans l'intimité de ces œuvres de la façon la plus délicieuse et sensuelle qui soit. L'ambiance de ces différentes pièces, où alternent pièces instrumentales et chansons, rappelle inexorablement l'univers madrigalesque.
Gabriela Montero - Bach & Beyond
Gabriela Montero métamorphose des pièces bien connues de Bach pour leur faire côtoyer des univers insoupçonnables grâce à ses dons uniques d'improvisation.
Attaingnant Pierre - Que je chatoulle ta fossette, danceries: Ensemble Doulce Mémoire - Direction Denis Raisin Dadre
Ce superbe enregistrement, avec des interprétations d'une finesse et d'une justesse de ton exemplaires fait preuve d'une cohérence remarquable. L'étendue stylistique de ces différentes "danceries" étant assez large, partant des danses les plus raffinées d'origine aristocratique aux bransles de souche populaire, l'ensemble Doulce Mémoire fait preuve d'une capacité à intégrer la rhétorique propre à chacun de ces styles de façon indéniablement brillante. Tout cela est également, et surtout, très vivant, pétillant, sans prétention démonstrative ou savante. On prend alors un plaisir immédiat et presque sensuel à savourer ces gourmandises de Pierre Attaingnant, concoctées avec une telle finesse.
Boesset Anthoine - "Je meurs sans mourir" : Airs de cour et musiques de ballets sous Louis XIII: Vincent Dumestre - Le Poème Harmonique
Airs de cour sous le règne de Louis XIII à écouter à la lueur d'une chandelle, un beau soir, avec un petit verre de vin doux
Busnois Antoine - L'Homme Armé: Ensemble Cantica Symphonia
L'ensemble Cantica Symphonia, avec sa parfaite maîtrise de la rhétorique du chant polyphonique de cette époque et son effectif vocal conséquent (4 sopranos, 4 ténors, 2 baryton), donne une certaine ampleur à cette messe avec une indéniable densité. Leur projet ambitieux est parfaitement réussi. Leur souci de véracité fait qu'ils nous révèlent une musique avec des couleurs vocales et un instrumentarium d'une grande cohérence et nous plongeant dans l'atmosphère envoutante au coeur de la période Renaissance. Remarquable projet, mené avec rigueur et pertinence et qui nous plonge dans cet univers polyphonique de la Renaissance avec tous ses mystères.
Codex Caioni: Xviii-21 Le Baroque Nomade
Jean-Christophe Frisch et son ensemble XVIII-21 continuent leur singulier itinéraire baroque nomade avec cette fois le Codex Caioni. Johannes Caioni est un organiste du XVIIème siècle, originaire de Transylvanie, et officiant dans un monastère franciscain. Compositeur, facteur d'orgue, ce premier musicien roumain dont les talents sont reconnus en Europe, a construit au fil des ans un Codex, recueil d'œuvres originales mais aussi transcriptions, copies de compositions, dont une partie provenait des musiciens vénitiens, particulièrement influents en Europe centrale.
D'Ambleville Charles - Joseph-Marie Amiot - Messe des Jésuites de Pékin: Ensemble Meihua Fleur de Prunus
Dépaysement garanti sur ce recueil alternant des messes jésuites avec de la musique traditionnelle chinoise.
De Machaut Guillaume - Ballades: Ensemble Musica Nova
Nous sommes ici à la jonction de la période médiévale et de la Renaissance. Ces ballades portent en elles les accents primitifs des futures formes, y compris celles des plus purs styles madrigaux, notamment dans le tuilage très caractéristiques des différentes voix attachées chacune à un texte donné. On reste encore toutefois bien ancré dans les formes de musique circulaire propre à la musique médiévale, ces sortes d'ostinatos des temps anciens. La juxtaposition des voix et des textes, propres à la Ballade, est exploité par Guillaume de Machaut avec une ingéniosité diabolique. Il met en exergue avec virtuosité ce dialogue autant interne à chaque Ballade qu'entre les Ballades elles-mêmes se renvoyant en écho.
Faventina: musique liturgique du Codex Faenza 117: Mala Punica - Direction Pedro Memelsdorff
L'interprétation inspirée et engagée de Mala Punica nous révèle tout le mystère de ces pièces inclassables dans notre référentiel musical. On se trouve plongé dans un monde extraordinaire et qui nous pousse à penser que la musique médiévale tardive était certainement d'une bien plus grande richesse harmonique que l'on pouvait l'imaginer.
Guillaume Dufay - Mille Bonjours !: Ensemble Diabolus in Musica - Direction Antoine Guerber - Label Alpha.
Avec un souci de véracité et une minutie qui caractérisent cet ensemble vocal et orchestral, ces chansons revivent avec force et révèlent tous leurs mystères. Les racines médiévales sont encore bien présentes, même si les premières audaces harmoniques de la Renaissance se font déjà entendre.
Lawes, Henry & William - Sélection d'airs: Robin Blaze - Elizabeth Kenny - Rebecca Outram - Robert Macdonald - Frances Kelly - William Carter
Pour découvrir ce répertoire de la musique anglaise du VIIème sièce. Pièces chantées et morceaux pour luth, théorbe et harpe.
Martin Frank - Messe pour double choeur a cappella / Messiaen - Cinq Rechants: RIAS-Kammerchor - Direction : Daniel Reuss
Le procédé employé par Frank Martin s'inscrit dans la grande tradition de la musique modale. Il se rapproche, par certains aspects, du style employé également par Arvo Pärt dans ses compositions de musique sacrée. Il y a toutefois chez Frank Martin quelque chose de plus aérien, une élévation qui évoque l'élancement des grandes nefs gothiques.
Mille Regretz - La Chanson de l'Empereur ( Carlos V ): Jordi Savall - La Capella Reial de Catalunya
Un des meilleurs disques de Savall, dédié à des pièces écrites sous le règne de Charles Quint et provenant des origines les plus diverses (Flandres, Bourgogne, Allemagne, Espagne, Italie).
Orient-Occident: Direction Jordi Savall - Hespérion XXI + invités
Jordi Savall opère sa magie sur cette sélection d'airs qui rassemble Orient et Occident autour d'un des berceaux de l'humanité : la méditerranée
Pilgrimage to Santiago: The Monteverdi Choir - Direction John Eliot Gardiner
Si vous n'êtes pas familier (ère) avec la musique polyphonique de la Renaissance, ce disque peut être une belle introduction aux différents styles qui se sont réciproquement influencés aux XVème et XVIème siècles.
Pärt Arvo : De Profundis: Paul Hillier - Thatre of Voices
Avec ses lignes continues et son style minimaliste presque "planant", la musique d'Arvo Pärt s'avère ici particulièrement envoutante et révèle toute sa mystique.
Hayes William - Six Cantatas - Orpheus & Euridice: SCB Hayes Players - Dir. Anthony Rooley
William Hayes nous propose une musique dans la tradition pastorale, mais traitée avec un tel raffinement, qu'il nous capte instantanément.
Blow & Purcell - Odes & songs: Ricerar Consort - Direction Philippe Pierlot - Carlos Mena, Damien Guillon, contre-ténors
L'exercice est ici très délicat car il faut traduire toute la subtilité de cette écriture sans tomber dans la préciosité, la mièvrerie ou carrément l'ennui. Philippe Pierlot, par le jeu subtil des violes et le grain admirable des deux voix de deux contre-ténors, a évité cet écueil. Attention, ce disque n'a pas pour vocation de nous charmer de façon ostentatoire et son accès peut se révéler difficile. Plusieurs écoutes permettrons de dévoiler des nuances et détails qui confirment la richesse de cette écriture des deux maîtres anglais.
Cavalli Francesco - Gli Amori d'Apollo e di Dafne: Ensemble Elyma - Dir. Gabriel Garrido
Tout comme le maître de Mantoue, Cavalli révèle un art particulièrement achevé de l'expression lyrique.
Gli amori d'Apollo e di Dafne Cavalli Ce qui marque le plus à l'écoute de cet opéra est un mélange subtil de raffinement et de simplicité dans la composition. Les arias traduisent une légèreté et des couleurs qui confèrent à cette oeuvre une dimension poétique certaine sans aucune mièvrerie, sans aucun archaïsme. Le style direct, lumineux et spontané imprimé par la direction de Gabriel Garrido, fin connaisseur de ce répertoire, est particulièrement approprié.
Destouches André Cardinal - Callirhoé: Hervé Niquet - Orchestre du Concert Spirituel
Musique flamboyante avec des audaces harmoniques inouïes, servie par une interprétation étincelante. Une découverte importante dans le répertoire lyrique français à la jonction du XVIIème et du XVIIIème siècles.
Haendel - Il Trionfo del tempo e del disinganno: Rinaldo Alessandrini - Italiano Concerto
Le premier et certainement l'un de ses plus beaux oratorios de Haendel qui intègre de façon brillante le style italien. Très belle version d'Alessandrini, vive et chatoyante.
Haendel - Italian Cantatas (Delirio amoroso • La Lucrezia • Tra le fiamme): Magdalena Kozená - Marc Minkovski - Les musiciens du Louvre
Magdalena Kozená et Marc Minkovski révèlent avec verve et panache tout l'éclat des ces cantates de Haendel, irisées de lumière itialienne. Rencontre magique...
Monteverdi: Il Combattimento di Tancredi e Clorinda; 4 canti guerrieri e amorosi: Edwin Loehrer - Solistes, choeur et orchestre de la societa Cameristica di Lugano
Version notamment jamais égalée du lamento della ninfa. On oublie vite la qualité déplorable de l'enregistrement pour la beauté mystérieuse du chant que de nombreuses versions n'ont jamais dépassé depuis vingt ans.
Henry Purcell - Gabrieli Consort and Players: Fairy Queen 1692
Il s'agit là d'une des plus belles versions de The Fairy Queen (avec celle que John Eliot Gardiner avait enregistrée en 1982). elle ne séduira peut-être pas tous les mélomanes, du fait de la relative lenteur du tempo et du caractère presque méditatif de l'interprétation. Un parti pris de nous faire savourer toutes les subtilités de cette oeuvre, demandant ainsi à l'auditeur d'accepter cette forme d'immersion, incitant à la rêverie.
Purcell - Dido & Aeneas: William Christie - Les Arts FLorissants - Agnès Mellon - Jill Feldman - Antoine Sicot
Version devenue une référence. Un concentré de finesse, de subtilité, d'humour au second degré, mais aussi d'intensité dramatique. Le ton juste sur Purcell.
Scarlatti Alessandro - Sedecia, re di Geruselemme: Gérard Lesne - Il Seminario musicale
Distribution exceptionnelle pour cet oratorio, chef d'oeuvre injustement méconnu : Gérard Lesne au chant et à la Direction - Mark Padmore toujours aussi expressif - un Philippe Jaroussky à ses tous débuts avec un timbre d'une ambiguïté sidérante.
Vivaldi - Juditha Triumphans: Alessandro de Marchi - Academia Montis Regalis
Ce seul oratorio de Vivaldi qui nous soit parvenu, rien que pour écouter Magdalena Kozená.
Vivaldi - Orlando furioso: Jean-Christophe Spinosi - Ensemble Matheus
Spinosi mène son Vivaldi avec une vivacité incroyable. Philippe Jaroussky apporte son timbre typique et sa musicalité.
Vivaldi Antonio - Armida al campo d'Egitto: Concerto Italiano - Direction Rinaldo Alessandrini
Cet opéra ne déroge pas aux règles de l'écriture lyrique propre prêtre roux, à savoir des arias d'une difficulté technique redoutable où les solistes sont mis à rude épreuve, où l'interprétation vocale doit rivaliser avec la virtuosité instrumentale, notamment celle du violon, instrument de référence pour Antonio Vivaldi. Version vive et lumineuse de Rinaldo Alessandrini.
GC Schürmann - Barockwerk hamburg, direction Ira Hochman: Die Getreue Alceste
A retenir : une des arias, tirée du troisième et dernier acte de l'opéra Die getreue Alceste : Fahr ewig wohl !, magnifique composition pour soprano et mezzo avec un enchevêtrement des deux voix d'une beauté indéniable. Le plus troublant dans cette aria est la similitude de style, d'inventivité, de fluidité évidente avec les plus belles arias des cantates de JS Bach, et ce, près de quinze ans avant leur composition.
Zelenka: Missa Votiva ZWV 18: Collegium 1704 & Collegium Vocale 1704 - Direction Vaclav Luks
L'ensemble Collegium et Collegium Vocale 1704 restituent la ferveur de cette messe avec énergie sans pour autant sacrifier à la lisibilité du texte et à une belle netteté des différents motifs. Cette performance est à souligner compte tenu de la richesse harmonique de cette oeuvre est indéniable.
A l'écoute complète de la messe vous aurez peut-être l'impression d'un patchwork reprenant çà et là des motifs déjà entendus chez nombre de compositeurs fameux du XVIIIème siècle et sans véritable unité. Je trouve cela pour ma part assez attachant car je pense que cela traduit en fait une écriture très spontanée, foisonnante et sans inhibition.
Bach JS - Motets: Montervedi Choir - The English Baroque Soilists - JE Gardiner
Chez Gardiner, la primeur semble très nettement donnée au chœur. Il faut dire qu'avec l'un des meilleurs chœurs baroques au monde, cela est tout à fait tentant de le laisser s'épanouir, s'exprimer, surtout compte tenu la beauté permanente des harmonies des ces Motets.
Le rythme, l'articulation sont également plus marqués chez Gardiner, si bien que certains passages interpellent littéralement tant ils sortent d'une convention qui jusque là était soucieuse de linéarité, de fluidité, sans doute dans une logique de pur respect du texte.
De Victoria Sacred Works (Coffret 10 CD): Ensemble Plus Ultra
L'ensemble britannique Plus Ultra, sous la direction de Michael Noone est d'une homogénéité exemplaire, sans tomber dans les travers de la froideur et de la rectitude, souvent de mise avec les ensembles d'outre-manche.
Par moment, les voix sont même quasiment instrumentales, nous donnant l'illusion d'un ensemble orchestral accompagnant les voix principales. Cet ensemble vocal est visiblement habité par les oeuvres interprétées qui sont toutes d'une beauté indéniable.
Bach JS - Passion selon Saint Jean: Ricercar Consort - Direction Philippe Pierlot
L'ensemble est d'une cohérence magistrale. Les parties chorales sont de toute beauté et nous transportent. De tout cela se dégage une belle émotion. Ce disque est exemplaire et cette version dite "solistique", conserve une ampleur telle qu'elle vient se hisser parmi les plus belles qui soient, même avec des choeurs conçus de façon plus ample
Bach JS - Cantatas 56 & 82: Frans Brüggen - Max Van Egmond
La légendaire cantate "Ich habe Genug" (BWV 82) avec l'interprétation inégalée de Max Van Egmond. Littéralement poignant.
Bach JS - Cantates Profanes, BWV 204 & 208: Peter Schreier - Lucia Popp - Kammerorchester Berlin
Avant que les baroqueux ne débarquent... Disque légendaire sur les cantates profanes du Cantor (dont la superbe BWV 202). Peter Schreier et la grande Lucia Popp ont le ton juste, indémodable.
Bach JS - Magnificat BWV 243: P. Herreweghe - La Chapelle Royale • Collegium Vocale Gent - Schlick • Mellon • Lesne • Crook • Kooy •
Distribution d'exception - Interprétation aérienne et lumineuse.
Bach JS - Messe en si mineur: Collegium Japan - direction Maasaki Suzuki - label BIS.
Le choix d'une grande clarté polyphonique, d'une tension de la ligne plus suggérée par un tempo assez étiré que par de grands effets, la netteté des motifs permettent de revenir à l'essentiel à savoir tout le propos mystique et la transcendance de cette messe.
Le chef japonais a porté un soin particulier à la qualité du choeur, pilier fondamental de cette messe qui, comme pour les Vêpres de la Vierge chez Monteverdi, constitue une forme de synthèse fondamentale de toute la musique sacrée écrite par JS Bach.
Bach JS - Motets: Bach Collegium Japan - Direction Masaaki Suzuki
Comme pour les cantates, les motets sont révélés avec une évidence rare. La tension sous-jacente de la ligne confère à l'ensemble vocal une tenue impeccable. Le texte est déclamé via une alchimie mêlant avec subtilité deux forces en apparence opposées : intensité et sérénité. Masaaki Suzuki révèle là encore l'extraordinaire richesse harmonique et le sens génial du contrepoint. La clarté de la ligne et la transparence polyphonique mettent en lumière à merveille la beauté du chant sacré. Le texte est parfaitement articulé et servi.
Bach: Cantatas, BWV 10, 93, 107, 178 (Volume 23): Masaaki Suzuki - Bach Collegium Japan
Suzuki avec humilité, justesse mais aussi fermeté de la ligne, se met au service de la beauté intrinsèque de l'écriture de ces cantates. Il révèle tous les contours de ces oeuvres et leur force spirituelle. Intégrale en cours à mi-chemin (35 volumes)
Bach: Messe Brèves, BWV 234 & 235: Ensemble Pygmalion
Raphaël Pichon aborde ce superbe répertoire des messes brèves avec une ferveur, une générosité impressionnantes tout en ne négligeant pas la tension de la ligne, la précision, la justesse de ton indispensables. La plénitude sonore est également ce qui marque le plus, aussi bien sur la masse orchestrale que sur les chœurs. On est véritablement enveloppé par des sonorités chatoyantes et colorées.
Bruhns Nicolaus - Busbetzky Lovies - Cantates: Ricercar Consort - Direction Philippe Pierlot - Greta De Reyghere, Jill Feldmann, sopranos, Guy de Mey, Ian Honeyman, ténors, James Bowman, contre-ténor, Max Van Egmond, basse - Label Ricercar.
Le Ricercar Consort, dirigé par Philippe Pierlot, avec François Fernandez comme premier violon, confirme son rôle éminent dans la lecture de ce corpus de pièces sacrées qui sont pour certaines de véritables chefs d'oeuvres. Qu'il s'agisse de ces cantates, ou des concerts sacrés de Dietrich Buxtehude comme de Heinrich Schütz, ou bien des Symphonia Sacrae de ce même compositeur, toutes ces oeuvres opèrent une fusion subtile entre le style polychoral, le mode concertant d'origine italienne, plus exactement vénitienne, et la tradition protestante d'Europe du Nord.
Buxtehude - Cantates : Ricercart Consort - Label Ricercar - Collection Deutsche geisltliche Barockmusick
On est d'emblée saisi par le naturel de l'ensemble orchestral et vocal. Cette limpidité s'impose comme une sorte d'évidence. Il n'y a aucune afféterie et les compositions de Buxtehude sont révélées avec une assurance et une musicalité incomparables. Le trait est net, précis, léché. La diction des solistes est parfaite.
Buxtehude Friedrich - Membra Jesu Nostri: Concerto Vocale - Direction René Jacobs
L'interprétation du Concerto Vocale est d'une finesse exceptionnelle, avec une rythmique parfaitement maîtrisée. En introduisant une dimension très humaine, et une belle respiration, René Jacobs révèle toute la richesse et les couleurs de l'écriture de Friedrich Buxtehude.
Byrd William : Laudibus in sanctis: The Cardinal's Musick - Andrew Carwood
Ecriture aérienne, grande lisibilité, limpidité et élégance des trames harmoniques, telles sont les caractéristiques des compositions du maître anglais. Tout est incroyablement plus chantant et naturel que les compositions flamandes et françaises. Il y a comme une sorte d'évidence une certaine simplicité apparente.
Carissimi - Historia di Jephte / Damnatorum lamentatio: Le parlement de musique - Direction Martin Gester
Interprétation tendue, assérée de ces pièces sombres d'un compositeur italien du XVIIème siècle injustement méconnu. Du grand art.
Charpentier - Te Deum / Messe de minuit: Marc Minkowski - Les musiciens du Louvre
Marc Minkowski propose une nouvelle lecture dépoussiérée, nette et brillante du chef d'oeuvre de Marc-Antoine Charpentier. Magdalena Kozena y figure à ses tous débuts.
Couperin François - Leçons de ténèbres: Alfred Deller - Philip Tood - Michel Chapuis
Toute la représentation de la douleur du Christ est interprétée avec intelligence et intériorité par Alfred Deller. Ce dernier nous délivre un chant d'une intensité extraordinaire.
De Aeternitate: Philippe Pierlot - Ricercar Consort - Carlos Mena
Association magique Mena - Pierlot pour nous faire découvrir tout le pathos de ce répertoire allemand du début du XVIIIème siècle.
De Profundis : Bach, Bruhns, Buxtehude, Tunder: Ricercar Consort - Philippe Pierlot - Stephan MacLeod (basse)
Avec une prise de son subtile et d'un réalisme saisissant, les violes de gambes (dont celle de Philippe Pierlot) et le violon piccolo de François Fernandez, déploient leur grain et leur timbre de toute beauté, avec un tempo qui s'étire pour ajouter à la voix du soliste toute la plasticité qui révèle le mystère des ces œuvres
Des Prez Josquin - Missa Faisant Regretz: The Clerk's Group - Dir. : Edward Wickham
L'écriture musicale de Desprez est inouïe de bout en bout. Une rythmique singulière ponctue de façon égale chacune des invocations du Kyrie à l'Agnus Dei final. Le Sanctus & Benedictus de cette messe est certainement un des chefs-d'oeuvre de l'écriture polyphonique et Edward Wickham a pris des options parfaites d'intonation et de coloration vocale.
Dufay Guillaume - Missa Se La Face Ay Pale: Diabolus In Musica & Antoine Guerber
Très belle version d'un chef d'oeuvre produit par l'un des plus grands polyphonistes de son époque.
Dufay Guillaume : Supremum est mortalibus bonum: Ensemble Cantica Symphonia - Direction Giuseppe Maletto
Ce dernier volume est surtout à retenir pour une restitution impressionnante de l'un des motets les plus puissants de Guillaume Dufay : Ave Regina Colerum, et, surtout, le dernier, Ave Regina Celorum / Miserere Tui Labentis complètement a cappella et sur lequel l'ensemble Cantica Symphonie imprime une tension extrême. Prodigieux.
Haendel - Le Messie: John Eliot Gardiner - English Baroque Soloists - Monteverdi Choir
L'un des meilleurs choeurs au monde au service d'une interprétation d'une justesse et d'un naturel jamais égalés. Version s'imposant comme une évidence.
Heavenly Harmonies - Psaumes et motets de Thomas Tallis et William Byrd: Ensemble Stile Antico
Le choix des pièces, très "typées" pour chaque compositeur éclaire bien ces différences. Le fait d'alterner les brefs psaumes de Thomas Thallis avec des motets de William Byrd accentue la perception des contrastes.
Johann Hermann Schein - Opella Nova - Fontana d'Isarel: Ensemble Sagittarius - direction Michel Laplénie - label Hortus
Dans ces deux pièces, Schein fait preuve d'une inventivité indéniable et démontre de façon magistrale comment il a intégré la forme madrigale avec une finesse et une élégance certaines. Des frottements harmoniques, certaines dissonances dignes d'un Carlo Gesualdo ou d'un Michelangelo Rossi y sont même tout à fait perceptibles (ex : les montées des toutes premières mesures de "Die mit Tränen säen d'Israelbrünnlein, notamment les 59 premières secondes dont les mélismes constituent à chaque fois les paliers de montée sur la gamme).
Josquin Desprez: Missa Malheur me bat - Missa Fortuna desperata: The Tallis Scholar
La version des Tallis Scolars est en effet d'une netteté irréprochable et ne se permet aucune déviation dans le rendu des harmonies, avec un étalonnages parfait des voix. Ce disque est surtout à recommander pour la Missa Fortuna Desperata. Josquin Desprez prend le parti d'une grande plénitude sonore, remplissant l'espace d'une série de mise en accords des différentes voix sur des notes qui se prolongent bien plus qu'à l'habitude. La méthode semble simple mais elle apporte, au milieu des enchevêtrements complexes des voix par imitation, des moments "minimalistes" qui provoquent d'autant plus leurs effets que le contraste est marquant et surtout prolongé.
La Quinta essentia - Palestrina / Lassus / Ashewell: Huelgas-Ensemble - direction Paul Van Nevel - label Harmonia Mundi.
Paul Van Nevel conduit son ensemble avec une précision et un sens de la respiration exceptionnels. On tient là l'une des toutes meilleures formations vocales polyphoniques actuelles sur des registres de voix de taille déjà importante (14 voix). L'ensemble restitue un chant d'une finesse et une transparence absolues. Les voix sont parfaitement étalonnées et les messes nous sont restituées avec toute leur grâce et leur luminosité. Les nuances sont dosées avec une finesse extrême.
Madin Henri - Petits Motets: Le Concert Lorrain - Direction Anne-Catherine Bucher - label K617
Ce qui frappe le plus à la première écoute de ces motets est le sentiment de plénitude qu'ils dégagent. Ils sont d'une grande simplicité et ne s'embarrassent d'aucune ornementation qui pourtant était souvent de mise à cette époque, y compris sur la musique sacrée. La beauté de ces motets est en grande partie révélée par le truchement d'une basse continue subtile et parfaitement mesurée mais aussi au travers du phrasé du choeur de femmes.
Marc-Antoine Charpentier - Motets pour le Grand Dauphin: Ensemble Pierre Robert - Direction Frédéric Desenclos
L’ensemble Pierre Robert, sous la direction Frédéric Desenclos, propose avec ce disque édité chez Alpha une lecture d’une grande justesse des Motets écrits par Marc-Antoine Charpentier pour le Grand Dauphin.
Dès les toutes premières mesures du motet d’introduction Recatio pro filio Regis, le climat intimiste de ces pièces s’impose comme une évidence, et la belle musicalité des voix (Edwin Crossley-Mercier / basse et Anne Magouët / dessus) retient tout de suite l’attention. L’écriture de Marc-Antoine Charpentier nous renvoie un peu à l’intimisme des concerts spirituels luthériens, avec tout de même une touche toute française dans l’ampleur des phrasés, tant pour les voix que pour l’accompagnement instrumental.
Monteverdi - Un concert spirituel, Motets à 1, 2 & 3 voix: René Jacobs, Judith Nelson, William Christie, Concerto Vocale
Un disque qui a maintenant plus de 25 ans et reste une référence absolue de ce qui préfigurera la nouvelle école d'interprétation de la musique ancienne. Une sélection judicieuse de motets de Monteverdi - une version sublime et divine du duo seraphim à 3 voix tiré des Vêpres.
Monteverdi - Vespro della beata Vergine: Gabriel Garrido - Les Sacqueboutiers de Toulouse
Garrido revient aux fondamentaux chez Monteverdi : un ton un peu rugueux, presque rustique mais avec une lumière toute méditerranéenne... Une sorte de "Piero de la Francesca" en musique. Dépaysement garanti.
Obrecht Jacob - Missa de Sancto Donatiano: Ensemble Cappella Pratensis
Le travail de l'ensemble Cappella Partensis se révèle d'une précision exemplaire, tentant de reconstituer dans les moindres détails le déroulement des offices avec, notamment, l'insertion de psaumes déclamés dans le style monodique du plain-chant. Après l'Introitus, le déploiement du chant polyphonique écrit par Jacob Obrecht avec l'antienne du premier Kyrie est saisissant de simplicité et de beauté. Jacob Obrecht dévoile une trame harmonique particulièrement aérienne, même si elle reste dans la tradition des textures assez resserrées de la polyphonie de l'école flamande. L'enchevêtrement des huit voix s'articule selon des lignes d'une pureté rare. Ce compositeur flamand insuffisamment enregistré atteint ici un niveau de transcendance impressionnant.
Pergolesi: Messa Romana; Allesandro Scarlatti: Messa per il Santissimo Natale: Concerto Italiano - Rinaldo Alessandrini
La messe de Pergolèse confirme le génie de ce compositeur. Flamboyante, majestueuse et prenante de bout en bout, elle annonce indéniablement les grandes messes mozartiennes et... schubertiennes. La messe d'Alessandro Scarlatti quant à elle reste plus ancrée dans la tradition des oeuvres sacrées italiennes du XVIème siècle et notamment Monteverdi auquel on ne peut s'empêcher de penser. Version énergique et intense de Rinaldo Alesandrini à la tête du Concerto Italiano
Roland Lassus: Cantiones Sacrae, Sex Vocum - Collegium Vocale Gent - Philippe Herreweghe: Roland Lassus: Cantiones Sacrae, Sex Vocum
Ces motets, écrits pour un effectif à six voix (effectif d'origine de quatre voix avec doublement du cantus et du tenor), constituent une merveilleuse synthèse des différentes inventions expressives qui ont toujours fait le caractère singulier de la polyphonie de Roland de Lassus, par rapport à des contemporains comme le romain Giovanni Pierluigi Palestrina qui, quant à lui, procédait à un déploiement plus linéaire et austère du champ polyphonique. Roland de Lassus avait en effet le génie de ciseler le chant polyphonique en articulant le rythme selon l'évolution du récit. Splendide version du Collegium Vocale de Gent sous la direction inspirée de Philippe Herreweghe
Samuel Scheidt - Cantiones sacrae: Ensemble Vox Luminis - direction Lionel Meunier - Label Ricercar
A l'écoute de ces petites merveilles que sont les Cantiones Sacrae de Samuel Scheidt, on sera forcément marqué par la filiation naturelle, notamment avec la musique sacrée mais aussi madrigale italienne (le style madrigal est particulièrement probant dans "Sende dein Licht und deine Wabreit"). en fait, Samuel Scheidt démontre avec ces compositions sacrées une grande variété de styles et de climats, allant jusqu'à évoquer les chromatismes ou frottements harmoniques dignes des madrigaux maniéristes tardifs italiens (notable au minutage 4'19" de "Ist nicht Ephraim mein teurer Sohn", l'une des plus belles pièces de ce disque).
Scarlatti Alessandro - Motets: Gérard Lesne - Véronique Gens - Il Seminario musicale, Lesne
Très belle version de ces motets peu connus d'Alessandro Scarlatti. Interprétation très articulée et d'une belle musicalité par deux excellents chanteurs spécialistes de ce registre.
Stabat mater : Sances, Bertali, Schmelzer: Carlos Mena (alto) - Ricercar Consort - direction Philippe Pierlot - label Mirare.
On est d'emblé sous le choc de la toute première pièce interprétée, le magnifique Stabat Mater de Sances, avec un Carlos Mena, toujours aussi fascinant, aux intonations d'une subtilité extrême, et un Ricercar Consort qui accompagne comme toujours avec finesse le phrasé du chanteur.
Vespro Della Beata Vergine: Cantus Cölln, direction Konrad Junghänel - Concerto Palatino
Sont abordés dans cet album, en majorité Virgilio Mazzocchi, compositeur majeur à la chapelle pontificale de l'Eglise Saint-Pierre de Rome, Giacomo Carissimi, Girolamo Frescobaldi et le maître incontesté de l'école romaine de musique polyphonique, Giovanni Pierluigi da Palestrina. Konrad Jungähnel regroupe des pièces de ces différents compositeurs selon le schéma classique des Vêpres, en ayant extrait de psaumes (Dixit Dominus, le Laudate pueri, le Laetatus sum, le Nisi Dominus, le Lauda Jerusalem, le Salve Regina et le conclusif Magnificat), tous composées par Mazzocchi. Les pièces de Mazzocchi révèlent une grandeur et majesté indéniables. Elles atteignent parfois un splendide niveau d'élévation particulièrement bien mis en valeur par le chant d'une justesse remarquable des huit interprètes vocaux du Cantus Kölln.
Vivaldi - Motets: Simone Kermes, soprano - Venice Baroque Orchestra - Direction Andrea Marco
Justesse, élégance et belle restitution des nuances de la part d'interprètes qui ont une complicité évidente.
Vivaldi - Stabat Mater - Salve Regina - Nisi Dominus: Philippe Pierlot - Ricercar Consort - Carlos Mena
Les intonations uniques de Carlos Mena associées au grain de l'orchestre dirigé par Philippe Pierlot pour servir dignement ces chefs d'oeuvre de Vivaldi
Vivaldi - Vespri per l'Assunzione di Maria Vergine: Rinaldo Alessandrini - Italiano Concerto
Un des meilleurs disques d'Alessandrini. Interprétation vive, éclatante des ces pièces sacrées de Vivaldi avec toute leur théâtralité. Une Sara Mingardo étonnante dans son interprétation du célèbre Psaume 126 Nisi Dominus RV 608.
Schubert : Impromptus op.90 & 142: Alexei Lubimov
Alexei Lubimov nous livre ici une version des impromptus d'une finesse rare. La belle mélancolie de cette interprétation nous emporte dès les premières mesures de chaque impromptu. Il s'agit indéniablement d'une version de référence.
Bruckner : Symphonies n° 1 à n° 9 (Coffret 9 CD): Günter Wand - Kölner Rundfunk-Sinfonie Orchester
Si vous vous êtes, comme moi, fasciné par les symphonies d'Anton Bruckner, je ne peux que vous suggérer d'acquérir le coffret que vient de paraître sous le label RCA Victor et qui regroupe l'intégrale des 9 symphonies du maître autrichien, dirigées par Günter Wand.
Bach JS - Partitas N°1,2 & 3 - Transcriptions: Racha Arodaky
Tout d'abord on est frappé par la clarté extraordinaire du contrepoint, qu'elle avait déjà parfaitement révélée sur les suites de GF Haendel. Ensuite, on notera la respiration, l'élan permanent, l'exaltation du caractère circulaire de cette musique. C'est encore plus probant sur JS Bach que sur GF Haendel justement. Le lyrisme de la pianiste apporte des couleurs, une vie, une extraordinaire proximité à ces partitas qui nous parlent enfin, nous révèlent un JS Bach incroyablement humain
Albéniz : Iberia - Granados : Goyescas: Alicia de Larrocha
Alicia de Larrocha n'a jamais été égalée, notamment dans son interprétation très expressive et inspirée des Goyescas de Granados.
Bach - Pièces pour Luth: Paul O'Dette - Label Harmonia Mundi
Les phrasés sont d'un naturel étonnant, le son d'une belle plénitude et la rythmique propre à la musique de Bach parfaitement maîtrisée. Paul O'Dette restitue avec son luth une polyphonie assez colorée et riche et nous permet d'apprécier avec une exactitude impressionnante la richesse harmonique de ces oeuvres. Ne vous attendez pas à un luth méditatif et précieux mais au contraire à un jeu résolu, volontaire mais dont la précision technique nous permet de saisir toutes les subtilités des motifs déployés par la musique du maître de Leipzig.
Bach CPE : concertos pour flûte traversière / Vol.1: Alexis Kossenko - Ensemble Arte dei Suonatori, label Alpha
On notera particulièrement la musicalité étonnante du soliste et sa vraie cohésion avec un orchestre, vif, homogène. Ces concertos révèlent alors de splendides couleurs et on est vite conquis par leur effet d’entraînement.
Bach CPE : concertos pour flûte traversière / Vol.2: Alexis Kossenko - Ensemble Arte dei Suonatori, label Alpha
Alexis Kossenko assure à la fois la partie soliste et la direction d’orchestre. Il rend parfaitement les nuances de chaque morceau avec une flûte d’une sonorité tantôt délicate, tantôt chatoyante. Ce deuxième volume est encore plus réussi que le premier.
Bach JS - Clavier Ubung I: Benjamin Alard - Clavecin
Ce qui marque d'emblée dans l'approche de Benjamin Alard par rapport à ces aînés est le choix d'un tempo plus étiré et d'un toucher d'une grande délicatesse. Cela n'empêche nullement la nécessaire nervosité / fébrilité (ex : l'incroyable Gigue de la quatrième partita en ré majeur) ou le "forte" nécessaire sur certains accords, si on peut vraiment parler de nuance sur un clavecin..., (ex : la Sinfonia d'introduction de la deuxième partita en ut mineur d'une d'une autorité indéniable).
Bach JS - Concertos Pour Clavecin Bwv1052, 1055, 1056 & 1058: Ensemble Stradivaria - Direction Daniel Cuiller - Clavecin, Betrand Cuilller
On peut enfin écouter un clavecin qui n'est pas écrasé par la masse orchestrale, et, surtout, on a affaire ici à des musiciens qui montrent un degré de cohérence et une unité assez rare pour être soulignée. Le jeu de Bertrand Cuiller, alerte et léger, fait pétiller son clavecin. Il nous délivre des sonorités fines comme de la dentelle, tout en conservant un certain mordant, une vivacité toute contrôlée. En effet, il ne faut pas se méprendre pour autant. Cette version imprime d'emblée, sur chaque concerto, une certaine tension de la ligne qui ne se relâche jamais.
Bach JS - Concertos pour piano n°1 en ré mineur BWV 1052 / n°2 en mi majeur BWV 1053 / n°4 en la majeur BWV 1055: Murray Perahia
Musicalité absolue, rythme enjoué, quel plaisir ! (également les concertos 3, 5, 6 et 7 chez Sony Classical).
Bach JS - Le Clavier bien tempéré - Livre I: Rosalyn Tureck
Tureck nous dévoile ces pièces avec une intelligence, une précision rythmique et une expressivité inouïes. Elle exerce une forme de magnétisme, révélant toute la puissance de l'écriture harmonique de chacun des préludes et des fugues associées. Le Livre II est également édité par BBC Legends.
Bach JS - Sonates et prtitas pour violon seul: Viktoria Mullova, violon, label Onyx
Viktoria Mullova cisèle sans exagération les motifs avec une délicatesse merveilleuse tout en ne déviant jamais de la ligne directrice. Elle inscrit ces pièces sous le signe de la danse (elle nous rappelle ainsi, en passant, la dénomination des mouvements des sonates et partitas...), en maintenant une certaine vigueur rythmique mais sans aucun excès, sans agressivité. Les ornementations et trilles sont d'une clarté impressionnante. On a souvent reproché à Viktoria Mullova une certaine froideur. Ce n'est absolument pas le cas ici tant son engagement est réel.
Bach JS - Sonates pour violon et clavecin: Viktoria Mullova - Ottavio Dantone
Sur ces pièces superbes, la connivence des interprètes est évidente. C'est une sorte d'insouciance ou de nonchalance, presque jouissive qu'il nous est permis d'écouter. Viktoria Mullova a considérablement mûri son jeu et sa technique époustouflante vient complètement servir là encore un naturel saisissant
Bach JS - Suites pour violoncelle: Anner Bylsma
Rien que pour le son unique du Stradivarius "Servais" emprunté par Bylsma, cet enregistrement est exemplaire. Ce violoncelle a une âme tendre et un timbre qui touche profondément.
Bach JS - Variations Goldberg (version 1981): Glenn Gould
Version légendaire des variations Goldberg parce que passée avec succès dans le moule hyper-pianistique et obsessionnel de Gould.
Bach JS : Partitas N° 1, 5 & 6: Murray Perahia, piano
Murray Perahia révèle ces partitas sous un autre jour, sous le signe d'une sérénité et d'une hauteur de vue impressionnantes. Son toucher charnu, la plénitude sonore de son Steinway se trouvent entièrement dévoués au déploiement majestueux de la polyphonie de ces partitas, sans aucun travers, aucune faute de goût, et qui pourraient constituer les pièges typiques des interprétations sur piano moderne. A la dureté d'un travail qui serait par trop rhétorique et contraint par une approche "claveciniste", Murray Perahia oppose la respiration, l'ampleur et le rendu de nuances que permet le piano.
Beethoven - Concerto pour violon en ré majeur: Itzhak Perlman - Carlo Maria Giulini - Philharmonia Orchestra
Perlman impérial et d'un lyrisme à couper le souffle. Giulini et le Philharmonia, ténébreux. Grandeur et beauté du phrasé au service d'un des plus beaux concertos romantiques.
Beethoven - Intégrale des Symphonies nos 1-9: Günter Wand - Orchestre symphonique de la NDR
Certainement la plus belle intégrale que je connaisse. La clareté des plans sonores est impressionnante. Lecture vive, limpide, sans effets, directe et évidente des symphonies de Beethoven.
Beethoven - Les cinq concertos pour piano: Claudio Arrau - Colin Davis - Staatskapelle de Dresde
Seul Arrau avec Colin Davis ont (avis certes subjectif) transcendé ces concertos. Arrau, modèle de probité et d'exigence musicale absolue, n'accepte aucun compromis. Colin Davis et le sublime orchestre de la Staatskapelle de Dresde (au son unique) l'ont bien compris.
Beethoven - Symphonie n°6 (live 1983): Carlos Kleiber - Bayerisches Staatsorchester
Il fallait être dans la salle ce soir de 1983... Carlos Kleiber embarque son orchestre dans une véritable tempête, un souffle quasi-diabolique et un tempo incroyablement rapide. Tout ceci n'est pas bâclé pour autant... Au contraire, il extirpe de cette "Pastorale" tous les ressorts propres à la virilité, la force beethovénienne
Beethoven - Violin Sonatas "Kreutzer" & "Spring": Itzhak Perlman - Vladimir Ashkenazy
Equilibre parfait entre impétuosité et lyrisme. Du grand art, surtout sur la sonate le Printemps.
Beethoven : Symphonie n°9 en ré mineur Opus 125: Karl Böhm - Philharmonique de Vienne - Jessye norman - Brigitte Fassbaender - Placido Domingo - Walter Berry
Un Böhm, peu de temps avant sa mort, qui nous délivre une 9ème de Beethoven d'une force, d'une tension et d'une noirceur inoubliables avec des solistes chanteurs d'exception. Historique.
Beethoven, Mozart, Debussy...: Friedrich Gulda - Récital Montpellier, 1993
Le génial et anti-conformiste Gulda qui nous enveloppe d'une musique généreuse une nuit d'été à Montpellier.
Brahms - Concerto pour piano n°1: Clifford Curzon - George Szell - London Symphony Orchestra
Curzon, immense pianiste, et Szell ont gravé cette version historique du 1er de Brahms. Concentré d'intelligence et de complicité.
Brahms- Ballades op.10 / Sonate D.537 / Sonate n°4 op.7: Arturo Benedetti Michelangeli
L'enregistrement jamais égalé des ballades opus 10 par un Michelangeli qui nous plonge dans une torpeur quasi-morbide.
Bruckner - Symphonie n° 4 en mi bémol majeur, " Romantique ": Günter Wand - Orchestre Philharmonique de Berlin
Comme toujours, Wand se concentre sur l'essentiel : la ligne tendue avec une précision extrême ainsi que l'équilibre, la lisibilité des différents plans sonores. Intensité et lignes épurées guident cette interprétation "live" exemplaire d'une des symphonies les plus fameuses de Bruckner.
Bruckner: Symphony No. 5 (with Excerpts from the Rehearsals) [Hybrid SACD]: Nicolaus Harnoncourt - Orchestre Philharmonique de Vienne
Direction puissante et sombre d'Harnoncourt avec la pâte sonore exceptionnelle du Philharmonique de Vienne. Rencontre 100% Viennoise au sommet.
Bruckner: Symphony No. 6 - Bach/Schönberg : Transcription d'Arnold Schönberg pour Orchestre du Prélude et fugue en mi bémol majeur de JS Bach : Michael Gielen - Orchestre symphonique de la SWR de Baden-Baden
Michael Gielen a trouvé une alchimie particulière associant puissance, dynamique, vivacité et un brin de détachement, qui pourrait même frôler une forme... d'ironie. A méditer et surtout écouter attentivement
Bruckner: Symphony No.9 in concert and rehearsal: Sergiu Celibidache - Munich Philharmonic Orchestra
Tempo infiniment lent et phrasés étirés à l'extrême pour atteindre un climat unique, finalement parfaitement dans l'esprit de la mystique brucknerienne de cette symphonie.
Chopin - Nocturnes: Luis Fernando Pérez
L'interprétation de Luis Fernando Pérez révèle un sens du déroulement narratif extraordinaire, ne cédant jamais à la tentation d'un certaine séduction, caractéristique finalement du Chopin Nocturnes Perez jeu de Maria-João Pires. Le style est plus introspectif mais révèle d'innombrables nuances. La main droite déploie un jeu très articulé, bien timbré. Luis Fernando Pérez parvient à mettre particulièrement en évidence cette faculté que peuvent avoir ces pièces de Chopin à suspendre le temps. Il s'agit d'une version finalement assez sombre, sans concessions, et qui risque de ne pas conquérir les adeptes du "beau son". En revanche, c'est la seule version "moderne" qui permet d'entrer de façon aussi intime dans l'univers poétique que traduisent ces Nocturnes.
Chopin - Nocturnes (intégrale), Berceuse: Pascal Amoyel
Petit miracle que ce disque de Pascal Amoyel qui nous délivre une lecture très attachante, limpide, évidente et d'une grande richesse narrative de ces sublimes pièces de Chopin
Chostakovitch - Symphonie n°10 (+ symphonie N°12): Evgeny Mravinsky - Orchestre Philharmonique de Leningrad
La complicité entre Chostakovitch et Mravinsky était telle que, sous la baguette du chef austère et implacable, toute la puissance et la douleur induites dans ces symphonies se révèlent pour nous bouleverser.
Debussy (La Mer) - Mahler (2ème Symphonie : La Résurrection): Claudio Abbado - Orchestre du Festival de Lucerne
Abbado nous restitue La Mer de Debussy avec toute sa matière, ses vagues inquiétantes, sa robe chatoyante, comme dans une peinture fauviste. Historique.
Debussy: Préludes, Vol. 1; Images: Arturo Benedetti Michelangeli
Version singulière et puissante de Michelangeli qui révèle les facettes étranges et fascinantes de ces pièces de Debussy. Monumental. Il a également enregistré le 2ème livre.
Dvorak - Quatuors à cordes n°14, op.105 & n°12, op.96 "Américain": Quatuor Prazak
Avec une belle musicalité, le quatuor tchèque Prazak nous dévoile tous les contours de ces pièces dont le chef d'oeuvre que constitue le fameux quatuor "Américain" en fa majeur.
Dvorak- Concerto pour violoncelle - Tchaikovski : Variations Rococo: M. Rostropovitch - S. Ozawa - Boston Symhonic Orchestra
Envolée lyrique, phrases amples - La fascinante voix du violoncelle de Rostropovitch.
Felix Mendelssohn - Quatuors A Cordes Op.13 & 80. Capriccio Op.81 N°3: Quatuor Modigliani
Les Modigliani déploient sur deux quatuors (en la mineur opus 13 et en fa mineur opus 80) ainsi que sur le Capriccio et fugue en mi mineur opus 81 un jeu fascinant et qui opère une séduction immédiate. Cela fait de nombreuses années que je n'ai pas autant été interpelé par une interprétation d'une telle évidence. Le niveau d'équilibre et de fusion des protagonistes est vraiment extraordinaire et ils sont pris, de bout en bout, d'une grâce à couper le souffle.
Haendel GF - Six Suites Pour Clavier: Racha Arodaky, piano - label Air Note
Racha Arodaky fait partie de ces rares pianistes qui apportent un soin particulier à la cohérence narrative de leurs enregistrements. Son intention est que ses interprétations dépassent la prouesse technique pour tenter de démontrer que la musique baroque, avant le monde classique et romantique, s'attachait elle aussi à révéler les tourments de l'âme humaine. Comme pour son Scarlatti, elle démontre de façon admirable comment le contrepoint de Haendel, aussi conforme soit-il à la rhétorique, peut comprendre une petite part de folie. Cet entrelacement complexe des voix fait que la frontière avec l'improvisation devient particulièrement floue.
Haydn - Quatuors à cordes op. 64 n° 5, op. 76 n° 2, op. 77 n° 1: Jerusalem Quartet
Le jeune Jerusalem Quartet apporte l'équilibre, l'ampleur et la finesse tant attendus sur ces chefs d'oeuvre de Haydn, notamment le fameux 2ème de l'Opus 76 ("Les Quintes").
Haydn - Sonates pour piano Nos 40, 44, 48 & 52: Sviatoslav Richter
Tout comme avec ses quatuors, Joseph Haydn préfigure d'une façon parfois fulgurante les grandes compositions romantiques. Le cas le plus marquant est la filiation évidente, dès les toutes premières mesures, de l'Allegro de cette sonate avec les compositions pour piano de Beethoven. Version impériale, résolue et d'une élégance rare de Sviatoslav Richter.
Haydn Joseph - Quatuors a cordes op.20 n° 5, op.33 n° 3 & op.73 n° 5: Jesrusalem Quartet
Avec une élégance et une finesse inouïe, le Jerusalem Quartet démontre qu'il est de loin le meilleur serviteur des chefs d'œuvre que constituent les quatuors de Joseph Haydn.
Liszt - Oeuvres pour piano - Années de Pèlerinage: Jorge Bolet
Jorge Bolet n'a jamais été égalé dans Liszt. Sa version des Années de Pèlerinage est incroyablement inspirée, lyrique et flamboyante.
Liszt - sélection de pièces pour piano: Arcadi Volodos
Ce qu'Arcadi Volodos nous restitue est vraiment à couper le souffle. Plénitude du son, infinie variété des nuances, aisance phénoménale, amplitude, flamboyance : toute la puissance et le foisonnement de l'écriture de Liszt sont bien là.
Matteis Nicola - False consonances of Melancholy: Ensemble Gli Incognito - direction Amandine Beyer (violoniste) - label Zig Zag Territoires
La musique de Nicola Mattei est attachante, sensuelle, avec, pour reprendre les termes mêmes d'Amandine Beyer, quelque chose "d'impalpable" qui fascine. Amandine Beyer traduit avec une finesse certaine, et beaucoup de musicalité, les différentes formes des nombreuses pièces interprétées. Amandine Beyer est tombée sous le charme de ce compositeur et c'est plus que palpable sur chacune des pistes de ce disque. Son enthousiasme et son plaisir indéniables à interpréter ces pièces sont plus que communicatifs.
Mozart - Concerto pour clarinette / Concerto pour hautbois: Neville Marriner - St Martin in the Fields - Jack Brymer (clarinette) - Neil Black (hautbois)
Je trouve que la version Brymer / Marriner du fameux concerto pour hautbois de Mozart reste la référence inégalée. Beaucoup d'intériorité pour ce concerto maçonnique qui révèle les interrogations les plus profondes de Mozart
Mozart - Concertos pour piano et orchestre N°17 (K. 453) & N°21 (467): Maurizio Pollini (piano et direction d'orchestre) - Orchestre Philhamronique de Vienne
Enregistrement récent qui confirme la maîtrise absolue du maître Maurizio Pollini. Musicalité, sens travaillé des nuances, densité phénoménale du toucher, agilité quasi-surnaturelle de la main droite, rendu des couleurs pianistiques et orchestrales... Tout est là pour nous éblouir d'une lumière nette, avec des ombres franches.
Mozart - Concertos pour piano Nos 19 & 23: M. Pollini - K. Böhm - Philarmonique de Vienne
Rencontre historique Pollini / Böhm sur le concerto en La Majeur.
Mozart - Quatuors A Cordes K421, K458 "La Chasse", K465 "Les Dissonances": Quatuor Pražák
Les Pražák apportent tout ce que l'on attend de ces quatuors : la vivacité, la respiration, une pointe de "cantabile" et surtout la spontaneité. Grâce à cela, toutes les audaces harmoniques, le jeu qui s'instaure entre les différents instruments prennent un relief singulier.
Mozart - Sonate K 448 / Fantaisie: Murray Perahia - Radu Lupu
Franchement jubilatoire. Couplé avec l'ultra-romantique Fantaisie pour piano à quatre mains En Fa Mineur, D 940, Op 103 de Schubert.
Mozart - Sonates pour violon et piano K. 301, 304, 376 & 526: Hilary Hahn (violon) - Natalie Zhu (piano)
Version trsè récente d'une incroyablme fraîcheur de trois sonates pour violon et piano par deux jeunes interprètes de très haut niveau et qui, surtout, font montre d'une exemplaire complicité. Splendide version de la belle sonate en mi mineur K. 304.
Mozart - Symphonies 39, 40, 41 / Concerto pour basson KV. 191: Anima eterna - Jos van Immerseel - Jane Gower (basson)
Version décapée et énergique des trois dernières symphonies de Mozart. Vigueur de la ligne, orchestre coloré. Du grand Mozart.
Mozart: Concertos pour piano K. 414 & 491: Maurizio Pollini (piano et direction d'orchestre) - Orchestre Philharmonique de Vienne
Là encore, le maître nous délivre une leçon magistrale de génie du phrasé, de l'intonation. Seul un immense pianiste comme Maurizio Pollini peut se payer le luxe de revisiter des concertos pour piano et orchestre de Mozart en nous surprenant encore.
Paganini - Concerto pour violon n°1 / Saint-Saens - Havanaise: Maxime Vengerov - Zubin Mehta - Israel Philarmonic Orchestra
Rien que pour la Havanaise puis les célébrissimes Introduction et Rondo capriccioso de Saint-Saens. Flamboyant.
Rachmaninov - Concerto pour piano 3 / Tchaikovski - Concerto pour piano 1: Martha Argerich - Riccarod Chailly - Kirill Kondrashin
Martha Argerich dévore littéralement avec Riccardo Chailly le 3ème de Rachmaninov - une puissance et une tension incroyable dans cet enregistrement "live".
Rameau - Pièces pour clavier: Marcelle Meyer (piano)
Glenn Gould n'a rien inventé. Marcelle Meyer a ouvert la voie d'interprétation pianistique des pièces originairement composées pour clavecin, que ce soit Couperin ou ici Rameau. L'un des ressorts de cette interprétation très inspirée est la capacité de cette interprète à restituer au clavier d'un piano moderne les ornementations avec vivacité et légèreté. Son jeu est assez timbré mais il conserve une finesse, un douceur étonnantes avec un interprétation des mordants et trilles propres à ce répertoire qui semble irréelle sur ce type d'instrument.
Ravel - Concerto en sol / Prokofiev - Concerto pour piano n°3: Martha Argerich - C. Abbado - Philarmonique de Berlin
Argerich surnaturelle sur l'Adagio assai du concerto en sol de Ravel - frissons garantis.
Rossi Michelangelo - La Poesia Cromatica: Ensemble Huelgas - direction Paul Van Nevel - label Deutsche Harmonia Mundi
A ce titre, ces madrigaux, tous splendides, prennent un caractère intemporel, révèlent une magnificence qui retient systématiquement l'attention. Certaines associations audacieuses d'accords, la volonté de ne pas se laisser emprisonner par une seule tonalité lors du déroulement d'un madrigal, des changements parfois brusques de rythme, l'art savant de l'articulation des motifs musicaux par rapport au texte, tout cela fait partie de l'univers maniériste de Michelangelo Rossi.
Scarlatti, Domenico - Sonates pour clavier: Racha Arodaky, piano
La sélection de l'interprète fait la part belle aux sonates lentes dont certaines ont une sorte de douceur contemplative. Avec un jeu gracile, et une grande finesse de toucher, Racha Arodaky donne à ces sonates de splendides couleurs et instaure un climat intime très convaincant. Son piano révèle un son ample qui sert parfaitement la richesse harmonique de ces sonates.
Schubert - Symphonie n°8 en si mineur, " Inachevée " / Symphonie n°9 en ut majeur, " La Grande ": G. Wänd - Philarmonique de Berlin
Limpide, lumineux, évident et toute la quintescence du son typique de la Philarmonique de Berlin - quel choc !
Schubert - Trio n°2 Opus 100 en mi bémol majeur: Isaac Stern (violon) - Leonard Rose (violoncelle) - Eugen Istomin (piano)
Interprétation jamais égalée du légendaire trio Opus 100 de Schubert par le non moins légendaire trio Stern - Instomin - Rose (de même pour le trio opus 99).
Schubert : Arpeggione et Lieder: Antoine Tamestit (alto) - Sandrine Piau (soprano) - Markus Hadulla (piano)
Ce disque repose sur un projet cohérent et d'une belle intelligence. Il nous permet d'explorer les mystères d'une forme de convergence entre les cordes vocales et celles d'un instrument qui opère sur un registre insuffisamment exploré car encore trop jugé comme intermédiaire. Les pièces choisies révèlent un Schubert introspectif et d'une douceur inouïe.
Schubert: "Wanderer" Fantasie - Schumann: Fantasie, Op. 17: Murray Perahia - piano
Version devenue maintenant un grand classique de la Wanderer Fantasie de Schubert, pièce aussi connue pour sa très grande difficulté technique.
Sibelius - Tchaikoski - Concertos pour violon: Victoria Mullova - Seiji Ozawa - Boston Symphonic Orchestra
Mullova très nette, déterminée - un Sibelius de haute teneur avec une dynamique splendide insufflée par Ozawa.
Strauss (Johan) - Le Beau Danube Bleu - Autres Valses: Willi Boskovsky - Orchestre Johan Strauss de Vienne
Je pense que personne n'a réussi à égaler Willi Boskovsky dans ces concerts que l'on nous sert à chaque début d'année. Vivacité, finesse et humour. Tout est là.
Tchaikovsky - Symphonies 4, 5 & 6: Evgeny Mravinski - Orchestre Philharmonique de Leningrad
Phrasés tranchants, tension extrême, une version historique de la 5ème de Tchaikovsky, épurée et souveraine.
Tchaikovsky - Violin Concerto: N. Milstein - C. Abbado - Philarmonique de Vienne
Musicalité extrême de Milstein - intelligence assérée d'Abbado - la grande classe.
Vivaldi Antonio - Concertos Pour Flûte Traversière: Alexis Kossenko - flûte et direction d'orchestre - Ensemble Arte Dei Suonatori
Alexis Kossenko est un musicien complet, passionné par son travail sur la flûte baroque et romantique et il a l'intelligence de ne pas céder aux sirènes de la facilité. Sa virtuosité pourait le conduire à enregistrer ces concertos au pas de charge en jouant "vite et fort" comme se plaisent à faire nombre de jeunes ensembles baroques. Tout au contraire, il exploite ses incroyables facilités techniques au service d'une lecture raisonnée avec une volonté constante d'équilibre de la forme, de restitution des nuances pour nous révéler l'extraordinaire richesse d'écriture de ces concertos. Mission pleinement accomplie. Ce disque fait incontestablement partie des coups de coeur 2010 du Poisson Rêveur.
Anne Sofie von Otter : Ombre de mon amant (Airs Baroques Français)
Le choix des arias, dont celles du chef d'oeuvre Médée de Marc-Antoine Charpentier occupent une place centrale, est particulièrement intéressant car il préside, semble-t-il à la tonalité générale assez envoutante de cet album. Anne Sofie von Otter révèle une sorte de "ténébreuse sensualité". L'intelligence de son phrasé, la subtilité extraordinaire de ses intonations nous captivent de bout en bout. Les sonorités limpides raffinées des Arts Florissants constituent, comme dans toute réussite de ce type, l'écrin soyeux de cette voix magnifique.
Anne Sofie von Otter chante Offenbach
Avec un phrasé parfait et un beau sens de l'humour, Anne Sofie von Otter ne perd rien de sa sensualité exquise, même sur les airs d'Offenbach les plus impertinents.
Carolyn Sampson ~ Mozart (Exultate Jubilate !)
Carolyn Sampson nous dévoile sa magnifique voix : modèle de limpidité et de musicalité. Quelle classe !
Cecilia Bartoli - Live in Italy
Récital live époustouflant. Cecilia Bartoli au sommet de son art.
Cecilia Bartoli - The Vivaldi Album
Bravissimo ! Générosité, énergie, phrasé parfait : un des très beaux disques de la grande mezzo colorature.
Felicity Lott - Chausson / Ravel / Duparc : Mélodies
Belle leçon d'intelligence du texte, de phrasé et d'articulation par la grande soprano britannique.
Magdalena Kozená - Lamento
Enregistrement grave et profond qui révèle toute la richesse d'interprétation de Magdalena Kozená, au sommet de son art.
Mark Padmore - As steals the morn (Haendel arias et scènes pour tenor et orchestre)
On retrouvera la justesse de ton et le timbre lumineux de ce chanteur. Sa musicalité est bien mise en valeur dans cet album. Même coléreux ou exalté, il garde une vraie maîtrise des intonations et du phrasé.
Matthias Goerne - Arias
Occasion de découvrir l'étendue du registre de ce baryton au timbre profond, velouté et à l'expressivité hors du commun. Une des voix actuelles les plus fascinantes.
Measha Brueggergosman- Surprise ! - Airs de William Bolcom, Arnold Schoenberg et Erik Satie
Le tempérament de cette jeune chanteuse est vraiment formidable, la plasticité de sa voix extraordinaire avec une tessiture digne des plus grandes chanteuses de Jazz. Elle démontre dans ce disque une vraie musicalité en déployant une voix très timbrée, chaude et expressive.
Natalie Dessay - Mozart Heroines
Natalie Dessay donne à ces héroïnes mozartiennes un côté acidulé et impertinent.
Patricia Petibon - Airs baroques français
Album intéressant de la soprano française qui incarne ses rôles avec un sens certain du second degré. Beau filet de voix assez sensuel.
Philippe Jaroussky - Heroes (Vivaldi Opera Arias)
Pour notre plus grand bonheur, Philippe Jaroussky se jette avec brio dans la brèche ouverte par Cecilia Bartoli il y a six ans, à savoir une sélection d'airs tirés d'une douzaine d'opéras sérias d'Antonio Vivaldi.
Vivica Genaux ~ Arias for Farinelli
Vivica Genaux excelle dans ce répertoire dédié au plus grand castra de tous les temps.
Et il garde son calme et le sourire !...
Rédigé par : Vincent | 29 janvier 2012 à 12:16