Schubert : Impromptus op.90 & 142: Alexei Lubimov
Alexei Lubimov nous livre ici une version des impromptus d'une finesse rare. La belle mélancolie de cette interprétation nous emporte dès les premières mesures de chaque impromptu. Il s'agit indéniablement d'une version de référence.
Bruckner : Symphonies n° 1 à n° 9 (Coffret 9 CD): Günter Wand - Kölner Rundfunk-Sinfonie Orchester
Si vous vous êtes, comme moi, fasciné par les symphonies d'Anton Bruckner, je ne peux que vous suggérer d'acquérir le coffret que vient de paraître sous le label RCA Victor et qui regroupe l'intégrale des 9 symphonies du maître autrichien, dirigées par Günter Wand.
Bach JS - Partitas N°1,2 & 3 - Transcriptions: Racha Arodaky
Tout d'abord on est frappé par la clarté extraordinaire du contrepoint, qu'elle avait déjà parfaitement révélée sur les suites de GF Haendel. Ensuite, on notera la respiration, l'élan permanent, l'exaltation du caractère circulaire de cette musique. C'est encore plus probant sur JS Bach que sur GF Haendel justement. Le lyrisme de la pianiste apporte des couleurs, une vie, une extraordinaire proximité à ces partitas qui nous parlent enfin, nous révèlent un JS Bach incroyablement humain
Albéniz : Iberia - Granados : Goyescas: Alicia de Larrocha
Alicia de Larrocha n'a jamais été égalée, notamment dans son interprétation très expressive et inspirée des Goyescas de Granados.
Bach - Pièces pour Luth: Paul O'Dette - Label Harmonia Mundi
Les phrasés sont d'un naturel étonnant, le son d'une belle plénitude et la rythmique propre à la musique de Bach parfaitement maîtrisée. Paul O'Dette restitue avec son luth une polyphonie assez colorée et riche et nous permet d'apprécier avec une exactitude impressionnante la richesse harmonique de ces oeuvres. Ne vous attendez pas à un luth méditatif et précieux mais au contraire à un jeu résolu, volontaire mais dont la précision technique nous permet de saisir toutes les subtilités des motifs déployés par la musique du maître de Leipzig.
Bach CPE : concertos pour flûte traversière / Vol.1: Alexis Kossenko - Ensemble Arte dei Suonatori, label Alpha
On notera particulièrement la musicalité étonnante du soliste et sa vraie cohésion avec un orchestre, vif, homogène. Ces concertos révèlent alors de splendides couleurs et on est vite conquis par leur effet d’entraînement.
Bach CPE : concertos pour flûte traversière / Vol.2: Alexis Kossenko - Ensemble Arte dei Suonatori, label Alpha
Alexis Kossenko assure à la fois la partie soliste et la direction d’orchestre. Il rend parfaitement les nuances de chaque morceau avec une flûte d’une sonorité tantôt délicate, tantôt chatoyante. Ce deuxième volume est encore plus réussi que le premier.
Bach JS - Clavier Ubung I: Benjamin Alard - Clavecin
Ce qui marque d'emblée dans l'approche de Benjamin Alard par rapport à ces aînés est le choix d'un tempo plus étiré et d'un toucher d'une grande délicatesse. Cela n'empêche nullement la nécessaire nervosité / fébrilité (ex : l'incroyable Gigue de la quatrième partita en ré majeur) ou le "forte" nécessaire sur certains accords, si on peut vraiment parler de nuance sur un clavecin..., (ex : la Sinfonia d'introduction de la deuxième partita en ut mineur d'une d'une autorité indéniable).
Bach JS - Concertos Pour Clavecin Bwv1052, 1055, 1056 & 1058: Ensemble Stradivaria - Direction Daniel Cuiller - Clavecin, Betrand Cuilller
On peut enfin écouter un clavecin qui n'est pas écrasé par la masse orchestrale, et, surtout, on a affaire ici à des musiciens qui montrent un degré de cohérence et une unité assez rare pour être soulignée. Le jeu de Bertrand Cuiller, alerte et léger, fait pétiller son clavecin. Il nous délivre des sonorités fines comme de la dentelle, tout en conservant un certain mordant, une vivacité toute contrôlée. En effet, il ne faut pas se méprendre pour autant. Cette version imprime d'emblée, sur chaque concerto, une certaine tension de la ligne qui ne se relâche jamais.
Bach JS - Concertos pour piano n°1 en ré mineur BWV 1052 / n°2 en mi majeur BWV 1053 / n°4 en la majeur BWV 1055: Murray Perahia
Musicalité absolue, rythme enjoué, quel plaisir ! (également les concertos 3, 5, 6 et 7 chez Sony Classical).
Bach JS - Le Clavier bien tempéré - Livre I: Rosalyn Tureck
Tureck nous dévoile ces pièces avec une intelligence, une précision rythmique et une expressivité inouïes. Elle exerce une forme de magnétisme, révélant toute la puissance de l'écriture harmonique de chacun des préludes et des fugues associées. Le Livre II est également édité par BBC Legends.
Bach JS - Sonates et prtitas pour violon seul: Viktoria Mullova, violon, label Onyx
Viktoria Mullova cisèle sans exagération les motifs avec une délicatesse merveilleuse tout en ne déviant jamais de la ligne directrice. Elle inscrit ces pièces sous le signe de la danse (elle nous rappelle ainsi, en passant, la dénomination des mouvements des sonates et partitas...), en maintenant une certaine vigueur rythmique mais sans aucun excès, sans agressivité. Les ornementations et trilles sont d'une clarté impressionnante. On a souvent reproché à Viktoria Mullova une certaine froideur. Ce n'est absolument pas le cas ici tant son engagement est réel.
Bach JS - Sonates pour violon et clavecin: Viktoria Mullova - Ottavio Dantone
Sur ces pièces superbes, la connivence des interprètes est évidente. C'est une sorte d'insouciance ou de nonchalance, presque jouissive qu'il nous est permis d'écouter. Viktoria Mullova a considérablement mûri son jeu et sa technique époustouflante vient complètement servir là encore un naturel saisissant
Bach JS - Suites pour violoncelle: Anner Bylsma
Rien que pour le son unique du Stradivarius "Servais" emprunté par Bylsma, cet enregistrement est exemplaire. Ce violoncelle a une âme tendre et un timbre qui touche profondément.
Bach JS - Variations Goldberg (version 1981): Glenn Gould
Version légendaire des variations Goldberg parce que passée avec succès dans le moule hyper-pianistique et obsessionnel de Gould.
Bach JS : Partitas N° 1, 5 & 6: Murray Perahia, piano
Murray Perahia révèle ces partitas sous un autre jour, sous le signe d'une sérénité et d'une hauteur de vue impressionnantes. Son toucher charnu, la plénitude sonore de son Steinway se trouvent entièrement dévoués au déploiement majestueux de la polyphonie de ces partitas, sans aucun travers, aucune faute de goût, et qui pourraient constituer les pièges typiques des interprétations sur piano moderne. A la dureté d'un travail qui serait par trop rhétorique et contraint par une approche "claveciniste", Murray Perahia oppose la respiration, l'ampleur et le rendu de nuances que permet le piano.
Beethoven - Concerto pour violon en ré majeur: Itzhak Perlman - Carlo Maria Giulini - Philharmonia Orchestra
Perlman impérial et d'un lyrisme à couper le souffle. Giulini et le Philharmonia, ténébreux. Grandeur et beauté du phrasé au service d'un des plus beaux concertos romantiques.
Beethoven - Intégrale des Symphonies nos 1-9: Günter Wand - Orchestre symphonique de la NDR
Certainement la plus belle intégrale que je connaisse. La clareté des plans sonores est impressionnante. Lecture vive, limpide, sans effets, directe et évidente des symphonies de Beethoven.
Beethoven - Les cinq concertos pour piano: Claudio Arrau - Colin Davis - Staatskapelle de Dresde
Seul Arrau avec Colin Davis ont (avis certes subjectif) transcendé ces concertos. Arrau, modèle de probité et d'exigence musicale absolue, n'accepte aucun compromis. Colin Davis et le sublime orchestre de la Staatskapelle de Dresde (au son unique) l'ont bien compris.
Beethoven - Symphonie n°6 (live 1983): Carlos Kleiber - Bayerisches Staatsorchester
Il fallait être dans la salle ce soir de 1983... Carlos Kleiber embarque son orchestre dans une véritable tempête, un souffle quasi-diabolique et un tempo incroyablement rapide. Tout ceci n'est pas bâclé pour autant... Au contraire, il extirpe de cette "Pastorale" tous les ressorts propres à la virilité, la force beethovénienne
Beethoven - Violin Sonatas "Kreutzer" & "Spring": Itzhak Perlman - Vladimir Ashkenazy
Equilibre parfait entre impétuosité et lyrisme. Du grand art, surtout sur la sonate le Printemps.
Beethoven : Symphonie n°9 en ré mineur Opus 125: Karl Böhm - Philharmonique de Vienne - Jessye norman - Brigitte Fassbaender - Placido Domingo - Walter Berry
Un Böhm, peu de temps avant sa mort, qui nous délivre une 9ème de Beethoven d'une force, d'une tension et d'une noirceur inoubliables avec des solistes chanteurs d'exception. Historique.
Beethoven, Mozart, Debussy...: Friedrich Gulda - Récital Montpellier, 1993
Le génial et anti-conformiste Gulda qui nous enveloppe d'une musique généreuse une nuit d'été à Montpellier.
- Brahms - 3ème Quatuor - Quintette pour clarinette: Pascal Moraguès - Quatuor Talich
Version de référence avec, à l'époque, le jeune Pascal Moraguès et le mythique Quatuor Talich. Mélange parfaitement équilibré de vigueur et de lyrisme au service de la puissante écriture de Brahms sur ce chef d'oeuvre qu'est le quintette pour clarinette.
Brahms - Concerto pour piano n°1: Clifford Curzon - George Szell - London Symphony Orchestra
Curzon, immense pianiste, et Szell ont gravé cette version historique du 1er de Brahms. Concentré d'intelligence et de complicité.
Brahms- Ballades op.10 / Sonate D.537 / Sonate n°4 op.7: Arturo Benedetti Michelangeli
L'enregistrement jamais égalé des ballades opus 10 par un Michelangeli qui nous plonge dans une torpeur quasi-morbide.
Bruckner - Symphonie n° 4 en mi bémol majeur, " Romantique ": Günter Wand - Orchestre Philharmonique de Berlin
Comme toujours, Wand se concentre sur l'essentiel : la ligne tendue avec une précision extrême ainsi que l'équilibre, la lisibilité des différents plans sonores. Intensité et lignes épurées guident cette interprétation "live" exemplaire d'une des symphonies les plus fameuses de Bruckner.
Bruckner: Symphony No. 5 (with Excerpts from the Rehearsals) [Hybrid SACD]: Nicolaus Harnoncourt - Orchestre Philharmonique de Vienne
Direction puissante et sombre d'Harnoncourt avec la pâte sonore exceptionnelle du Philharmonique de Vienne. Rencontre 100% Viennoise au sommet.
Bruckner: Symphony No. 6 - Bach/Schönberg : Transcription d'Arnold Schönberg pour Orchestre du Prélude et fugue en mi bémol majeur de JS Bach : Michael Gielen - Orchestre symphonique de la SWR de Baden-Baden
Michael Gielen a trouvé une alchimie particulière associant puissance, dynamique, vivacité et un brin de détachement, qui pourrait même frôler une forme... d'ironie. A méditer et surtout écouter attentivement
Bruckner: Symphony No.9 in concert and rehearsal: Sergiu Celibidache - Munich Philharmonic Orchestra
Tempo infiniment lent et phrasés étirés à l'extrême pour atteindre un climat unique, finalement parfaitement dans l'esprit de la mystique brucknerienne de cette symphonie.
Chopin - Nocturnes: Luis Fernando Pérez
L'interprétation de Luis Fernando Pérez révèle un sens du déroulement narratif extraordinaire, ne cédant jamais à la tentation d'un certaine séduction, caractéristique finalement du Chopin Nocturnes Perez jeu de Maria-João Pires. Le style est plus introspectif mais révèle d'innombrables nuances. La main droite déploie un jeu très articulé, bien timbré. Luis Fernando Pérez parvient à mettre particulièrement en évidence cette faculté que peuvent avoir ces pièces de Chopin à suspendre le temps. Il s'agit d'une version finalement assez sombre, sans concessions, et qui risque de ne pas conquérir les adeptes du "beau son". En revanche, c'est la seule version "moderne" qui permet d'entrer de façon aussi intime dans l'univers poétique que traduisent ces Nocturnes.
Chopin - Nocturnes (intégrale), Berceuse: Pascal Amoyel
Petit miracle que ce disque de Pascal Amoyel qui nous délivre une lecture très attachante, limpide, évidente et d'une grande richesse narrative de ces sublimes pièces de Chopin
- Chostakovich: Intégrale des Symphonies Nos. 1-15; Song of the Forests: Evgeny Mravinsky - Orchestre Philharmonique de Leningrad
Evgeny Mravinsky restera toujourds le maître autoritaire et incontesté de l'interprétation des symphonies de Chostakovitch avec l'implacable Orchestre Philharmonique de Leningrad.
Chostakovitch - Symphonie n°10 (+ symphonie N°12): Evgeny Mravinsky - Orchestre Philharmonique de Leningrad
La complicité entre Chostakovitch et Mravinsky était telle que, sous la baguette du chef austère et implacable, toute la puissance et la douleur induites dans ces symphonies se révèlent pour nous bouleverser.
Debussy (La Mer) - Mahler (2ème Symphonie : La Résurrection): Claudio Abbado - Orchestre du Festival de Lucerne
Abbado nous restitue La Mer de Debussy avec toute sa matière, ses vagues inquiétantes, sa robe chatoyante, comme dans une peinture fauviste. Historique.
Debussy: Préludes, Vol. 1; Images: Arturo Benedetti Michelangeli
Version singulière et puissante de Michelangeli qui révèle les facettes étranges et fascinantes de ces pièces de Debussy. Monumental. Il a également enregistré le 2ème livre.
Dvorak - Quatuors à cordes n°14, op.105 & n°12, op.96 "Américain": Quatuor Prazak
Avec une belle musicalité, le quatuor tchèque Prazak nous dévoile tous les contours de ces pièces dont le chef d'oeuvre que constitue le fameux quatuor "Américain" en fa majeur.
Dvorak- Concerto pour violoncelle - Tchaikovski : Variations Rococo: M. Rostropovitch - S. Ozawa - Boston Symhonic Orchestra
Envolée lyrique, phrases amples - La fascinante voix du violoncelle de Rostropovitch.
Felix Mendelssohn - Quatuors A Cordes Op.13 & 80. Capriccio Op.81 N°3: Quatuor Modigliani
Les Modigliani déploient sur deux quatuors (en la mineur opus 13 et en fa mineur opus 80) ainsi que sur le Capriccio et fugue en mi mineur opus 81 un jeu fascinant et qui opère une séduction immédiate. Cela fait de nombreuses années que je n'ai pas autant été interpelé par une interprétation d'une telle évidence. Le niveau d'équilibre et de fusion des protagonistes est vraiment extraordinaire et ils sont pris, de bout en bout, d'une grâce à couper le souffle.
Haendel GF - Six Suites Pour Clavier: Racha Arodaky, piano - label Air Note
Racha Arodaky fait partie de ces rares pianistes qui apportent un soin particulier à la cohérence narrative de leurs enregistrements. Son intention est que ses interprétations dépassent la prouesse technique pour tenter de démontrer que la musique baroque, avant le monde classique et romantique, s'attachait elle aussi à révéler les tourments de l'âme humaine. Comme pour son Scarlatti, elle démontre de façon admirable comment le contrepoint de Haendel, aussi conforme soit-il à la rhétorique, peut comprendre une petite part de folie. Cet entrelacement complexe des voix fait que la frontière avec l'improvisation devient particulièrement floue.
Haydn - Quatuors à cordes op. 64 n° 5, op. 76 n° 2, op. 77 n° 1: Jerusalem Quartet
Le jeune Jerusalem Quartet apporte l'équilibre, l'ampleur et la finesse tant attendus sur ces chefs d'oeuvre de Haydn, notamment le fameux 2ème de l'Opus 76 ("Les Quintes").
Haydn - Sonates pour piano Nos 40, 44, 48 & 52: Sviatoslav Richter
Tout comme avec ses quatuors, Joseph Haydn préfigure d'une façon parfois fulgurante les grandes compositions romantiques. Le cas le plus marquant est la filiation évidente, dès les toutes premières mesures, de l'Allegro de cette sonate avec les compositions pour piano de Beethoven. Version impériale, résolue et d'une élégance rare de Sviatoslav Richter.
Haydn Joseph - Quatuors a cordes op.20 n° 5, op.33 n° 3 & op.73 n° 5: Jesrusalem Quartet
Avec une élégance et une finesse inouïe, le Jerusalem Quartet démontre qu'il est de loin le meilleur serviteur des chefs d'œuvre que constituent les quatuors de Joseph Haydn.
Liszt - Oeuvres pour piano - Années de Pèlerinage: Jorge Bolet
Jorge Bolet n'a jamais été égalé dans Liszt. Sa version des Années de Pèlerinage est incroyablement inspirée, lyrique et flamboyante.
Liszt - sélection de pièces pour piano: Arcadi Volodos
Ce qu'Arcadi Volodos nous restitue est vraiment à couper le souffle. Plénitude du son, infinie variété des nuances, aisance phénoménale, amplitude, flamboyance : toute la puissance et le foisonnement de l'écriture de Liszt sont bien là.
Matteis Nicola - False consonances of Melancholy: Ensemble Gli Incognito - direction Amandine Beyer (violoniste) - label Zig Zag Territoires
La musique de Nicola Mattei est attachante, sensuelle, avec, pour reprendre les termes mêmes d'Amandine Beyer, quelque chose "d'impalpable" qui fascine. Amandine Beyer traduit avec une finesse certaine, et beaucoup de musicalité, les différentes formes des nombreuses pièces interprétées. Amandine Beyer est tombée sous le charme de ce compositeur et c'est plus que palpable sur chacune des pistes de ce disque. Son enthousiasme et son plaisir indéniables à interpréter ces pièces sont plus que communicatifs.
Mozart - Concerto pour clarinette / Concerto pour hautbois: Neville Marriner - St Martin in the Fields - Jack Brymer (clarinette) - Neil Black (hautbois)
Je trouve que la version Brymer / Marriner du fameux concerto pour hautbois de Mozart reste la référence inégalée. Beaucoup d'intériorité pour ce concerto maçonnique qui révèle les interrogations les plus profondes de Mozart
Mozart - Concertos pour piano et orchestre N°17 (K. 453) & N°21 (467): Maurizio Pollini (piano et direction d'orchestre) - Orchestre Philhamronique de Vienne
Enregistrement récent qui confirme la maîtrise absolue du maître Maurizio Pollini. Musicalité, sens travaillé des nuances, densité phénoménale du toucher, agilité quasi-surnaturelle de la main droite, rendu des couleurs pianistiques et orchestrales... Tout est là pour nous éblouir d'une lumière nette, avec des ombres franches.
Mozart - Concertos pour piano Nos 19 & 23: M. Pollini - K. Böhm - Philarmonique de Vienne
Rencontre historique Pollini / Böhm sur le concerto en La Majeur.
Mozart - Quatuors A Cordes K421, K458 "La Chasse", K465 "Les Dissonances": Quatuor Pražák
Les Pražák apportent tout ce que l'on attend de ces quatuors : la vivacité, la respiration, une pointe de "cantabile" et surtout la spontaneité. Grâce à cela, toutes les audaces harmoniques, le jeu qui s'instaure entre les différents instruments prennent un relief singulier.
- Mozart - Quinettes à cordes K 515 et 516: Quatuor Melos - Franz Beyer
Je trouve que ces deux quinettes à cordes sont deux chefs d'oeuvre de la musique de chambré écrite par Mozart. Le Quatuor Melos avec Franz Beyer, les servent avec grandeur et finesse. Sublime.
Mozart - Sonate K 448 / Fantaisie: Murray Perahia - Radu Lupu
Franchement jubilatoire. Couplé avec l'ultra-romantique Fantaisie pour piano à quatre mains En Fa Mineur, D 940, Op 103 de Schubert.
Mozart - Sonates pour violon et piano K. 301, 304, 376 & 526: Hilary Hahn (violon) - Natalie Zhu (piano)
Version trsè récente d'une incroyablme fraîcheur de trois sonates pour violon et piano par deux jeunes interprètes de très haut niveau et qui, surtout, font montre d'une exemplaire complicité. Splendide version de la belle sonate en mi mineur K. 304.
Mozart - Symphonies 39, 40, 41 / Concerto pour basson KV. 191: Anima eterna - Jos van Immerseel - Jane Gower (basson)
Version décapée et énergique des trois dernières symphonies de Mozart. Vigueur de la ligne, orchestre coloré. Du grand Mozart.
Mozart: Concertos pour piano K. 414 & 491: Maurizio Pollini (piano et direction d'orchestre) - Orchestre Philharmonique de Vienne
Là encore, le maître nous délivre une leçon magistrale de génie du phrasé, de l'intonation. Seul un immense pianiste comme Maurizio Pollini peut se payer le luxe de revisiter des concertos pour piano et orchestre de Mozart en nous surprenant encore.
Paganini - Concerto pour violon n°1 / Saint-Saens - Havanaise: Maxime Vengerov - Zubin Mehta - Israel Philarmonic Orchestra
Rien que pour la Havanaise puis les célébrissimes Introduction et Rondo capriccioso de Saint-Saens. Flamboyant.
Rachmaninov - Concerto pour piano 3 / Tchaikovski - Concerto pour piano 1: Martha Argerich - Riccarod Chailly - Kirill Kondrashin
Martha Argerich dévore littéralement avec Riccardo Chailly le 3ème de Rachmaninov - une puissance et une tension incroyable dans cet enregistrement "live".
Rameau - Pièces pour clavier: Marcelle Meyer (piano)
Glenn Gould n'a rien inventé. Marcelle Meyer a ouvert la voie d'interprétation pianistique des pièces originairement composées pour clavecin, que ce soit Couperin ou ici Rameau. L'un des ressorts de cette interprétation très inspirée est la capacité de cette interprète à restituer au clavier d'un piano moderne les ornementations avec vivacité et légèreté. Son jeu est assez timbré mais il conserve une finesse, un douceur étonnantes avec un interprétation des mordants et trilles propres à ce répertoire qui semble irréelle sur ce type d'instrument.
Ravel - Concerto en sol / Prokofiev - Concerto pour piano n°3: Martha Argerich - C. Abbado - Philarmonique de Berlin
Argerich surnaturelle sur l'Adagio assai du concerto en sol de Ravel - frissons garantis.
Rossi Michelangelo - La Poesia Cromatica: Ensemble Huelgas - direction Paul Van Nevel - label Deutsche Harmonia Mundi
A ce titre, ces madrigaux, tous splendides, prennent un caractère intemporel, révèlent une magnificence qui retient systématiquement l'attention. Certaines associations audacieuses d'accords, la volonté de ne pas se laisser emprisonner par une seule tonalité lors du déroulement d'un madrigal, des changements parfois brusques de rythme, l'art savant de l'articulation des motifs musicaux par rapport au texte, tout cela fait partie de l'univers maniériste de Michelangelo Rossi.
Scarlatti, Domenico - Sonates pour clavier: Racha Arodaky, piano
La sélection de l'interprète fait la part belle aux sonates lentes dont certaines ont une sorte de douceur contemplative. Avec un jeu gracile, et une grande finesse de toucher, Racha Arodaky donne à ces sonates de splendides couleurs et instaure un climat intime très convaincant. Son piano révèle un son ample qui sert parfaitement la richesse harmonique de ces sonates.
Schubert - Symphonie n°8 en si mineur, " Inachevée " / Symphonie n°9 en ut majeur, " La Grande ": G. Wänd - Philarmonique de Berlin
Limpide, lumineux, évident et toute la quintescence du son typique de la Philarmonique de Berlin - quel choc !
Schubert - Trio n°2 Opus 100 en mi bémol majeur: Isaac Stern (violon) - Leonard Rose (violoncelle) - Eugen Istomin (piano)
Interprétation jamais égalée du légendaire trio Opus 100 de Schubert par le non moins légendaire trio Stern - Instomin - Rose (de même pour le trio opus 99).
Schubert : Arpeggione et Lieder: Antoine Tamestit (alto) - Sandrine Piau (soprano) - Markus Hadulla (piano)
Ce disque repose sur un projet cohérent et d'une belle intelligence. Il nous permet d'explorer les mystères d'une forme de convergence entre les cordes vocales et celles d'un instrument qui opère sur un registre insuffisamment exploré car encore trop jugé comme intermédiaire. Les pièces choisies révèlent un Schubert introspectif et d'une douceur inouïe.
Schubert: "Wanderer" Fantasie - Schumann: Fantasie, Op. 17: Murray Perahia - piano
Version devenue maintenant un grand classique de la Wanderer Fantasie de Schubert, pièce aussi connue pour sa très grande difficulté technique.
- Scriabine - Etudes, Sonates N°9 et 10, Vers la Flamme: Vladimir Horowitz
Un des nombreux enregistrements consacrés à Scriabine par Vladimir Horowitz. Les études sélectionnées dans cet enregistrement sont éblouissantes.
Sibelius - Tchaikoski - Concertos pour violon: Victoria Mullova - Seiji Ozawa - Boston Symphonic Orchestra
Mullova très nette, déterminée - un Sibelius de haute teneur avec une dynamique splendide insufflée par Ozawa.
Strauss (Johan) - Le Beau Danube Bleu - Autres Valses: Willi Boskovsky - Orchestre Johan Strauss de Vienne
Je pense que personne n'a réussi à égaler Willi Boskovsky dans ces concerts que l'on nous sert à chaque début d'année. Vivacité, finesse et humour. Tout est là.
Tchaikovsky - Symphonies 4, 5 & 6: Evgeny Mravinski - Orchestre Philharmonique de Leningrad
Phrasés tranchants, tension extrême, une version historique de la 5ème de Tchaikovsky, épurée et souveraine.
Tchaikovsky - Violin Concerto: N. Milstein - C. Abbado - Philarmonique de Vienne
Musicalité extrême de Milstein - intelligence assérée d'Abbado - la grande classe.
Vivaldi Antonio - Concertos Pour Flûte Traversière: Alexis Kossenko - flûte et direction d'orchestre - Ensemble Arte Dei Suonatori
Alexis Kossenko est un musicien complet, passionné par son travail sur la flûte baroque et romantique et il a l'intelligence de ne pas céder aux sirènes de la facilité. Sa virtuosité pourait le conduire à enregistrer ces concertos au pas de charge en jouant "vite et fort" comme se plaisent à faire nombre de jeunes ensembles baroques. Tout au contraire, il exploite ses incroyables facilités techniques au service d'une lecture raisonnée avec une volonté constante d'équilibre de la forme, de restitution des nuances pour nous révéler l'extraordinaire richesse d'écriture de ces concertos. Mission pleinement accomplie. Ce disque fait incontestablement partie des coups de coeur 2010 du Poisson Rêveur.
Bonsoir,
Je viens de lire quelques articles de votre blog, très intéressant et complet.
Je m'arrête aujourd'hui plus particulièrement sur ce billet consacré à Carmignola, dont je ne suis certes pas un inconditionnel, mais qui me paraît bien moins brutal que ce que vous en dites. Car si vous estimez qu'il emploie un Kärcher dans ses interprétations vivaldiennnes, que dire, dans ce cas, de Biondi ou du Giardino Armonico ? Là se trouve, à mes oreilles et en dépit des louanges décernées par les critiques, une véritable brutalité, qui malmène la musique du Rouquin en lui faisant subir des traitements qui, appliqués à des répertoires plus "reconnus" (Beethoven ou autres) feraient hurler certains gardiens du Temple. Il faudra un jour que quelqu'un m'explique pourquoi, par exemple, ces interprètes s'obstinent à jouer le Largo de "L'Hiver" à toute vitesse...
J'avoue donc, toute honte bue, préférer le Kärcher au bulldozer.
Cordialement.
Rédigé par : jardinbaroque | 23 février 2007 à 19:28
Vous avez tout à fait raison. Mon titre est certainement trop accrocheur et surtout réducteur. Je pense qu'en fait la caractéristique de cet interprète est surtout qu’il incarne une forme d'autorité plus que de brutalité. Sa technique est impressionnante et sa principale caractéristique, que ne partagent pas vraiment Fabio Biondi et le Giardino Armonico, est une certaine classe et élégance. Il y a quelque chose d'indéniablement racé dans le jeu de Carmignola. Ma frustration réside plutôt dans la musicalité qui se trouve amoindrie, surtout sur les « forte » et les mouvements rapides. Sur les largos, cet interprète devient plus délicat et chantant. L'interprétation de Vivaldi est certainement très technique (comme souvent lorsque de très bons violonistes écrivent pour leur instrument) mais le piège est de tomber dans la technicité au détriment du "cantabile". Quant à Biondi, je partage tout à fait votre jugement. Il a en permanence un train à prendre. C'est malheureusement un travers que l'on trouve également chez les ensembles baroqueux récents (comme Café Zimmermann ou le Freiburger Barockorchester, très homogènes et excellents techniquement, mais qui jouent à 250 km/h et passent, à mon goût, trop souvent à côté de l'essentiel). Le Kärcher est un terme peut-être trop excessif. C'est toujours mieux en effet que le bulldozer ou le TGV... Merci pour les nuances que vous apportez par votre commentaire.
Rédigé par : Philippe Delaide | 23 février 2007 à 23:06
Le baroque ce n'est pas de la mièvrerie, ni de la technique tel Mozart, Beethoven ou Haydn, le baroque ça bouge, ça vie , ça rythme les humeurs , la nature ...
Et c'est ce que Carmignola a compris contrairement à beaucoup d'autres et si vous ne comprenez pas la profondeur du baroque referencez vous à ce qu'a dit le professeur Niccolo porpora !
Rédigé par : Baroque | 18 août 2007 à 13:31
Je ne partage pas vos raccourcis et c'est ce qui fait justement l'intérêt des échanges de points de vue. Je vous laisse la responsabilité du terme de de "mièvrerie" en évoquant Mozart, Haydn ou Beethoven (l'été permet tous les excès !). Mon propos était juste de dire que je jugeais l'approche de Carmignola trop autoritaire. C'est sur les mouvements lents qu'il est le plus impressionnant car il dévoile un son racé, très élégant. Sur les prestos, je le trouve finalement plus piégé par sa technique éblouissante, avec une certaine dureté, un peu au détriment de la musicalité. Dire que le baroque bouge et pas le reste parce que trop technique est excessivement réducteur. NB : la musique pour violon de Vivaldi est considérée par les interprètes comme l'une des plus techniques. Comme quoi...
Merci tout de même pour votre commentaire que je n'ai finalement pas jugé utile de modérer, malgré les possibilités que m'offrait Typepad pour le faire. Je laisse les lecteurs du blog apprécier les commentaires comme ils sont rédigés.
Rédigé par : Philippe Delaide | 19 août 2007 à 14:55
J'aime le caractère agressif et sauvage, "wild" diraient les anglais, des interprétations de Carmignola et de Marcon. Musicalité ? je ne sais pas ce que vous mettez derrière ce mot. Ces concertos prennent aux tripes autant qu'à l'esprit et au coeur, ça vit, ça grince, ça aboie, ça aime, ça coule, ça respire. Le gars Giulano n'a pas l'air forcément sympa, c'est vrai. Je l'ai observé en concert: quel contraste entre les traits de son visage, nerveux, un poil méchant, et le reste de son corps parfaitement détendu même dans les moments les plus virtuoses. Et cette virtuosité d'ailleurs, surnaturelle, sulfureuse, et racée à la fois. Quel pacte a-t-il signé avec le diable cet homme là ? Cette virtuosité n'est assurément pas de caractère divin. Peut être est-ce cela qui ne plait pas à tous. Le prêtre roux réincarné en démon. Assurément un malaise étrange. Et pourtant, après avoir écouté Carmignola, je ne peux m'empécher de trouver toutes les autres interprétations des concertos de Vivaldi fades ou liquoreuses, et manquant d'âme. Quant à celles des autres maîtres italiens contemporains de Vivaldi, quelles découvertes !Locatelli, Tartini, et même ce bon vieux Corelli, enfin dans la lumière dans la plus vive.
Non vraiment, si vous ne deviez posséder qu'un seul disque de concertos pour violon baroque, il n'y pas pas d'autre envoutement que celui de Carmignola.
Rédigé par : Vincent S | 19 décembre 2007 à 14:03
Merci pour votre commentaire. J'entends par musicalité... une certaine forme d'équilibre ineffable souhaité dans le rendu de ces concertos. Un jeu vif, racé, virtuose, nerveux et avec tout le "grain" que peuvent apporter les instruments anciens : je suis tout à fait d'accord. Ces concertos ont beaucoup d'allure. Ils sont altiers et incisifs. Cependant, ce qui me gêne un tout petit peu c'est ce que je perçois comme une forme d'autoritarisme, de dureté, voire de suffisance. Comme je le dis dans la note, heureusement que les largos sont là pour que le soliste dévoile enfin toute sa sensibilité. Je ne nie pas les qualités évidentes des interprètes et la cohérence du projet. Je préférerais simplement plus de détachement, de recul, moins de "rentre dedans" un peu trop systématique et qui n'apporte finalement pas grand chose, je trouve, à l'appréciation des concertos de Vivaldi. Pour moi c'est impressionnant mais pas du tout envoûtant car je ne trouve pas un gramme de mystère dans ces versions mais au contraire du prévisible de A à Z, dans une approche finalement assez expéditive. Tout cela est bien entendu très subjectif. Ne vous détrompez pas, je trouve tout cela tout de même bien supérieur aux versions inégales et forcées d’un Fabio Bondi.
Rédigé par : Philippe D | 19 décembre 2007 à 23:32
Bonjour,
je ne suis pas d'accord avec ce qui est dit dans l'article consacré à Carmignola. Passioné par la musique de Vivaldi, osez dire que Carmignola est sèche ou hautaine relève de la plaisanterie ou de la méconnaissance ou encore de l'incapacité à apprécier la musique baroque et donc "vivaldienne".
je suis accablé de lire ce genre de propos sur un artiste hors du commun (carmignola), sa virtuosité et son extraordinaire compréhension des rythmes imposé par vivaldi font de lui, l'interprète majeur de ces dernières années concernant les concertos de vivaldi.
la "brusquerie" comme j'ai pu lire, n'est en fait que l'expression d'une violence propre aux oeuvres de vivaldi.pendant trop longtemps certains concertos ont joué de lenteur amenant inexpressions et désarroi. La musique de Vivaldi est transcendante et donc par moment violent et lent. Pour l'instant seul carmignola arrive selon moi à jouer comme pouvait le faire "el maestro", Antonio Vivaldi lui même. Entre virtuose, on se comprends et les passionés savent reconnaître l'interprétation qui colle au mieux à celle du maitre...
Rédigé par : Cally R. | 03 avril 2008 à 12:59
Cela fait deux fois (seulement en un an tout de même) que je me fais reprendre sévèrement par un admirateur sans bornes de Giuliano Carmignola. J'ai laissé votre commentaire tel quel sans tenter de le nuancer. Je respecte tout à fait que vous ne soyez pas d'accord avec ma note, ce d'autant plus que j'avais pris le soin de la poster dans la catégorie "Pour ou contre ?". De là à dire que ma note relève de la "plaisanterie" ou de "l'incapacité à apprécier la musique baroque", je vous laisse la responsabilité de vos qualificatifs et les lecteurs du blog sauront apprécier. Il se trouve que j'écoute beaucoup de Baroque et ai une certaine connaissance, tant du répertoire que des interprétations. Je suis très impressionné par le fait que vous sachiez exactement comment jouait Vivaldi. Sur quelle base faites-vous ce type d'affirmation ? Comment pouvez-vous déclarer de façon aussi péremptoire que c'est comme Carmignola qu'il faut jouer ? Peut-être ou... peut-être pas. Je ne portais pas de jugement dans ma note. Je respecte profondément cet interprète dont je souligne d'ailleurs clairement la virtuosité mais il se trouve que je son style, sa démarche, cette forme presque autoritaire d'interprétation me dérange. C'est tout. Toutes les notes du blog respectent les interprètes et surtout les lecteurs. Je vous remercie infiniment par avance, si vous visitez à nouveau le Poisson Rêveur, et surtout, si vous postez un commentaire, de bien vouloir si possible respecter cette règle à l’égard du rédacteur. Bien à vous et merci pour votre visite.
Rédigé par : Philippe Delaide | 05 avril 2008 à 18:01
je viens de voir votre réponse à mon premier commentaire. je ne suis pas intervenu sur votre blog pour vous contredire par plaisir de le faire. Mais les commentaires sont là précisément pour créer un débat, donc pour ou contre (comme vous le souhaitiez, non?). en ce qui me concerne je suis Pour carmignola, si c'est que vous attendiez...
Vous écoutez bcp de baroque, mais vous vous enlisez dans certaines interprétations qui vous ont au fil du temps habituer à entendre une manière de faire du Vivaldi...
Aujourd'hui, un virtuose sort totalement du lot, Carmignola est selon MOI, l'un des meilleurs violoniste de sa génération. Les concertos inédits que vous citez dans votre blog font partie des concertos les plus difficiles à interpréter...c'est pour cette raison qu'il n'ont pour la plupart jamais été enregistré.
Vivaldi était considéré comme le plus grand violoniste d'europe dans son temps, donc du monde...sa virtuosité devait donc être exceptionel (du moins je le crois, plus de 200 concertos ont été consacré au violon, son instrument fétiche).
entre virtuose on se comprends, je ne dis pas que l'interprétation de Carmignola est la seule ou la vraie interprétation de Vivaldi, je dis uniquement qu'il est fort probable qu'il soit près de l'interprétation originelle. Et il est évident que Vivaldi était amoureux de ce rythme brusque-lent-brusque, et adorait exprimé une certaine violence dans sa musique: les 4 saisons pour les néophytes peuvent l'attester...
Rédigé par : cally R | 21 avril 2008 à 13:49
Vraiment sympa de dire que je "m'enlise" dans "certaines interprétations" ! (lesquelles au fait ;-). Si avec ça on n'a pas compris que vous étiez un(e) inconditionnel(le) de Carmignola et Vivaldi c'est vraiment qu'on ne sait pas lire !!!! On dit aussi de Vivaldi qu'il a écrit 200 fois le même concerto ! (juste pour vous faire bisquer...). Merci encore pour votre visite et votre style passionné !
Rédigé par : Philippe Delaide | 22 avril 2008 à 19:51
200 fois le même concerto? en effet, j'ai eu l'occasion de lire ce propos dans plusieurs supports consacrés à Vivaldi. Il est vrai que certain rythme reviennent quelques fois dans ses concertos, mais lorsqu'on a fait du "bon", on est souvent poussé à essayer de le reproduire (avec des nuances bien sûr, ce n'est pas du copier-coller)...et quelques fois cela marche et "remarche"...
Pour ma part, tout n'est pas magnifiques chez Vivaldi (je suis le 1e à le dire), mais quel grand compositeur a réussi à ne faire que des chefs d'oeuvres?
cependant, Vivaldi a su imposer une marque propre à sa musique, un style unique...exceptionnel pour certains, divine pour d'autres...
ce qui est incroyable, c'est la production de cet auteur, concertos, sonates, musique divine, etc.
Et au final, même lorsque l'on croit avoir écouter le meilleur, on se rend compte que ce compositeur a pu faire encore mieux et peut toujours surprendre...même si sur 10 concertos, "un concerto sort du lot" (ce qui est souvent le cas) et me fait réver, alors Vivaldi aura réussi son PARI...
Mes remerciements et encouragement pour ce Blog.
Rédigé par : CAlly R | 25 avril 2008 à 11:20
J'ai surtout été très étonné, en entendant Carmignola dans le disque Tartini, du nombre assez important de petites scories, de manques de justesse. D'une manière générale, je trouve sa collaboration avec Dantone un peu policée par rapport à ce qu'ont donné Antonini ou Biondi dans ce répertoire. Et je suis moins séduit que par certaines grandes machines très abouties comme Scherchen (vraiment étonnant comme recherche de son, pas si loin des baroqueux à venir)... ou même Mutter/Karajan (si, si).
On est forcément injuste et difficile vu les merveilles qui se baladent dans ces concertos vivaldiens, c'est fait, car on est plus qu'à un très haut niveau ici.
Mais il faut dire, à ma décharge, que je n'étais pas très enclin en passer grand'chose au disque Concerto Veneziano, puisqu'à part les deux largos vivaldiens, les oeuvres m'ont paru franchement faibles (y compris le Locatelli, ce qui est étonnant).
Bonne journée !
Rédigé par : DavidLeMarrec | 26 avril 2008 à 10:56
Même Mutter / Karajan ? Vraiment, vraiment ? Quant à Biondi, je ne m'y fais pas. Généreux certes mais trop "approximatif" à mon goût. Pour le coup, je préfère Marcon / Carmignola...
Rédigé par : Philippe Delaide | 28 avril 2008 à 21:47
Pitié, pas Mutter / Karajan et son Largo de l'Hiver qui sonne comme une troïka sous la neige. J'ai réécouté cette version il y a quelques temps, et finalement, je me suis rendu compte qu'Accardo n'était pas si mal.
Quant à Carmignola, il semble, pour le moment, voguer vers d'autres cieux que ceux de la Venise de Vivaldi, puisque paraissent en juin (chez Archiv) des Concertos pour violon de Mozart avec l'Orchestra Mozart, tout ceci sous la baguette de Claudio Abbado. Il va sans dire que mis à part le violoniste (et encore), tout ce petit monde joue sur instruments modernes : l'alibi baroque, Kärcher ou non, n'aura pas tenu bien longtemps.
Rédigé par : jardinbaroque | 29 avril 2008 à 08:15
Oui, vraiment. Mais je vous rassure, j'ai la réputation d'être un pervers.
Je ne vois pas bien où Biondi est approximatif. Le I ou le II, déjà ?
Mais je comprends fort bien qu'on trouve que ça fait au bout du compte écran à la musique, tellement il y a d'invention figurative...
Rédigé par : DavidLeMarrec | 29 avril 2008 à 21:02
> Jardin Baroque : bien vue la métaphore sur Mutter (violoniste adepte du kitsch y compris dans ses sonorités). C'est vrai qu'Accardo c'était très bien (même si cela ne nous rajeunit pas...).
> DavidLemarrec : comment dire... A chaque fois que j'ai écouté Bondi diriger, il y quelque chose d'assez irritant comme un manque flagrant de continuité de la ligne, une sorte d'instabilité dérangeante et qui, selon mon humble avis, n'apporte rien. Je ne sens pas du tout son parti pris esthétique, même si je ne nie pas sa sincérité. C'est quasi-instinctif.
Rédigé par : Philippe Delaide | 29 avril 2008 à 22:58
bonjour,
je souhaite apporter une précision sur le coté visuel "peu sympathique" de Carmignola. j'ai été le voir avec mon fils après un concert magnifique au concertgebouw. Il est d'une gentillesse exceptionnelle. Chocolats pour nous, du temps et de l'attention . Les musiciens qui l'ont accompagnés m'ont aussi raconté son humanité et sa simplicité. La tension la concentration d'un musicien peut parfois lui faire prendre des expressions trompeuses.
En tout cas mon fils (13 ans violoniste) est fan absolu.
Rédigé par : vincent c | 05 décembre 2009 à 22:48
@vincent c: je me permets de vous remercier pour ce témoignage. Auquel des trois concerts avez-vous assisté avec votre fils, celui du mercredi, du jeudi ou du vendredi ?
Rédigé par : Miette | 10 décembre 2009 à 14:25
Il ne faut en effet pas se fier aux apparences et ne me permettrai pas de porter pas de jugement sur la personnalité ou le comportement du violoniste en dehors de la scène ou de l'enregistrement. Je trouve simplement son jeu trop dur et à la limite d'une certaine forme d'autoritarisme. Mais c'est toujours très personnel tout cela.
Rédigé par : Philippe Delaide | 10 décembre 2009 à 22:04